(CIO MAG) – Une taxation de WhatsApp dans un contexte où le réseau social est très utilisé par les Sénégalais, l’idée était dans l’air chez quelques spécialistes. La directrice générale de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) a franchi le pas en plaidant ouvertement pour une concrétisation. Dans une interview accordée au journal “Le Soleil”, Annette Seck Ndiaye dit constater que la démocratisation de l’accès aux réseaux sociaux est telle que ça devrait aider au financement de la santé des populations. “Au Sénégal, le taux de pénétration du mobile est inégalé. Nous devons étudier la mobilité d’imposer des taxes sur les messages vocaux envoyés par d’autres messages transmis par d’autres réseaux sociaux”, explique la patronne de la PNA.
L’Etat n’a pas solutions à tous
Madame Ndiaye considère que “tous doivent participer à la politique de santé publique”, d’autant plus que “la gratuité n’existe que s’il y a des médicaments gratuits”, d’où la mise à disposition de “ressources” et de moyens si le Sénégal veut réussir ses programmes de santé en direction des populations. Appuyant une vision très chère au président de la République du Sénégal, Annette Seck Ndiaye évoque l’équité qui exige “de prendre en charge les besoins en santé des personnes qui n’ont pas de moyens”. “Il faut des moyens et ils ne sont pas suffisants”, plaide encore la directrice générale convaincue que l’Etat ne peut pas régler tous les besoins des Sénégalais en termes de prise en charge sanitaire.
Le Sénégal engagé dans une véritable politique d’accès à la santé
Cette sortie arrive au moment où le ministère de la santé adresse une lettre circulaire aux hôpitaux pour leur demander de ne repousser désormais aucun cas d’urgence. Des complaintes se font régulièrement jour avec des patients pas du tout contents de la manière dont ils sont gérés par les établissements de santé publique quand ils ont la chance d’être reçus. Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal se dit en phase avec la tutelle, mais demande une généralisation des Services d’assistance médicale et d’urgence (SAMU). A cela s’ajoute la Couverture Maladie Universelle qui constitue un axe majeur du Plan Sénégal Émergent (PSE). Sauf qu’elle doit encore une dette aux hôpitaux. En juillet dernier, le ministre en charge de l’équité sociale et du développement communautaire parlait d’une dette de 19 milliards CFA que la CMU doit aux hôpitaux, estimant que “la politique de gratuité doit revue et encadrée”.
Elimane, Dakar