
Le Space forum Africa 2025 s’est ouvert, lundi 7 avril à Lomé. Il est organisé pour donner la parole à l’Afrique sur son positionnement vis-à-vis des technologies spatiales. Pensé par l’entreprise togolaise African Geospace, le forum de Lomé a pour ambition de rendre intelligible l’enjeu de l’exploration de l’espace, de faire comprendre les enjeux pour le continent de développer des technologies spatiales qui répondent à des besoins clairement identifiés.
(Cio mag) – Au-delà des expéditions sur la Lune ou Mars, les technologies spatiales sont utiles dans plusieurs domaines. Dans le secteur de l’agriculture, dans la prévention des catastrophes environnementales, dans la sécurité et dans bien d’autres domaines, les données spatiales permettent de faire de la prédiction et donc d’anticiper des faits. Les initiateurs du Space Forum Africa 2025 ont donc senti la nécessité de mettre l’accent sur cette réalité, afin de démystifier le débat sur l’espace. Lomé regroupe ainsi durant trois jours des experts de plusieurs nationalités pour sensibiliser, réseauter et surtout inciter à la mise en place de projets innovants capables de répondre aux défis africains.

Le forum se veut « l’expression d’une vision partagée, celle d’une Afrique qui prend pleinement sa place dans le concert des nations, en ce qui concerne les technologies spatiales. Il répond au besoin de rassembler les acteurs académiques, entrepreneurs et pouvoir de décisions pour apprendre, échanger, collaborer et bâtir ensemble l’avenir spatial de l’Afrique…», a déclaré Richard Folly, Directeur d’African Geospatial, initiateur du forum. « Nos jeunes inventent, nos scientifiques innovent, nos entrepreneurs créent, nos gouvernements investissent et nos rêves prennent de l’altitude…Nous sommes convaincus que l’espace est un levier stratégique pour relever les plus grands défis de notre époque », a soutenu Richard Folly. Selon lui, l’événement met en lumière les talents du continent dans les technologies spatiales et donne la parole à ses experts.
Co-création
Le Space Forum Africa se tient avec l’appui de l’Ambassade des Etats-Unis au Togo et l’entreprise tchèque TRL Space disposant des succursales en Allemagne et au Rwanda. Avec cette dernière, African Geospace mise sur la co-création de l’expertise nécessaire pour faire décoller le continent. Comme la République Tchèque, « chaque pays (africain) peut apprendre étape par étape et produire les technologies dont il a besoin et l’espace ne peut pas être une exception », a soutenu TRL Space, pour mettre en exergue la nécessité de valoriser les talents locaux. « Ce qui manque parfois, ce sont les outils et les opportunités » d’où la nécessité de tenir des rencontres comme le forum de Lomé.
TRL Space annonce pour bientôt une constellation le long de l’Equateur. Son souhait est de voir le Togo comme d’autres pays africains participer à ces genres de missions. Car, il s’agit « d’améliorer la vie sur terre et d’inspirer la prochaine génération», a rassuré Petr Bohacek, Responsable de la stratégie spatiale de TLS Space. Pour cela, les initiateurs de Space Forum Africa insistent sur la fabrication locale des équipements, le transfert de connaissances qui participent à renforcer les compétences locales.
Usages utiles
Pour les experts réunis à Lomé, explorer l’espace ne saurait être un luxe. Il s’agit de mieux comprendre la vie sur terre. « Faire partie de l’industrie spatiale, c’est créer des emplois non seulement pour aujourd’hui, mais aussi pour l’avenir », a expliqué Shelli Brunswick. Ancienne officier de l’Armée de l’air américaine où a été, entre autres, responsable de l’approvisionnement spatial, Mme Brunswick travaille depuis plus de 25 ans dans le l’industrie spatiale. Selon elle, « les entrepreneurs ont donc la possibilité d’exploiter la technologie spatiale et de créer de nouvelles industries », que ce soit dans les VTC, la météorologie, le secteur bancaire, dans les crypto-monnaies, la blockchain, la cybersécurité. Pour dire que les technologies spatiales s’appliquent à tous les domaines. Elles sont aussi pourvoyeuses d’emplois : enseignants, chercheurs, électroniciens, électriciens, biologistes, data scientistes, développeurs, mécaniciens, traducteurs, toutes les compétences peuvent interagir dans le développement des technologies spatiales. C’est le message que le Space Forum Africa entend véhiculer au continent depuis Lomé, afin de susciter un réel intérêt autour du sujet. Le but est d’utiliser les opportunités que regorgent les technologies spatiales pour répondre aux défis quotidiens des populations. Pour y arriver, Shelli Brunswick appelle à « un leadership, à la collaboration et à une action commune.»