Télécoms : l’Ethiopie a besoin de 2,2 milliards de dollars

Eyob Tekalign Tolina le ministre éthiopien des Finances a récemment déclaré à la presse internationale que son pays a besoin d’un « énorme investissement » de 2,2 milliards de dollars pour moderniser son secteur des télécommunications, « lourd et surchargé ».

(CIO Mag) – La radiocommunication éthiopienne se trouve entre les griffes de la crise financière qui secoue l’investissement public du pays. Lequel est selon le ministre Eyob « à bout de souffle ». De ce fait, difficile d’engager selon lui « des investissements insoutenables ».

La presse internationale rapportant cette information rappelle que la position du ministre Eyob Tekalign est en rupture avec les politiques de l’ex premier ministre Meles Zenawi qui insistait sur le contrôle de l’économie par le secteur public et non le privé.

Cependant, les postures d’Eyob trouvent leurs justifications dans le fait que les revenus de l’industrie manufacturière éthiopienne naissante et des secteurs contrôlés par l’Etat tels que l’électricité et le sucre n’ont pas augmenté comme prévu, d’où la nécessité de reformation.

Dans cette optique, il juge que le secteur des télécommunications devrait être prioritaire. Considérant que ce domaine concerne tous les autres écosystèmes, il juge la situation « absolument critique ».

« Nous devons donc naturellement nous concentrer sur les télécommunications », a-t-il déclaré.

Ainsi, pour développer ce secteur, le gouvernement compte sur les investissements privés. Il a récemment décidé de les encourager en octroyant des licences de télécommunications aux multinationales de la téléphonie mobile d’ici décembre 2019. Il s’agit d’une décision actuellement débattue par le parlement éthiopien et qui devrait s’accompagner de la création d’un nouveau régulateur capable de délivrer lesdites licences et garantir les conditions de concurrence équitables.

Par ailleurs, Ethio télécoms – le fournisseur national du secteur – n’est pas en reste de la crise. Croulant sur des dettes, le gouvernement prévoit aussi d’en vendre une participation minoritaire. La gestion de son administration est également défaillante s’il faut considérer les neufs derniers mois d’arriérés subis par les autorités, selon le ministre des Finances.

Certains observateurs considèrent le secteur des télécommunications de l’Ethiopie comme le grand prix de la libéralisation de l’économie du pays lancée l’année dernière par le Premier Ministre Abiy Ahmed, en raison de son immense marché protégé desservant une centaine de millions d’habitants.

Après les réformes, l’homme d’Etat Eyob Tekalign espère que Ethio Telecom pourra contracter des emprunts indépendants de la garantie souveraine du gouvernement.

Aurore Bonny

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