Conférence de presse Cyber Africa Forum 2023. De la gauche vers la droite : Hervé Bah, Directeur Technology, Data & Cyber Risk Advisory – Deloitte ; Yéna Kignaman-Soro, Commissaire générale adjointe du CAF ; Franck Kié, Commissaire général du CAF ; Fatima Mboussou, Responsable de la gestion des services informatiques – Ecobank UEMOA ; Hervé Iro Mondouho, Territory Channel Manager North, West & Central Africa – Kaspersky.
90% des PME ivoiriennes sont conscientes du risque cyber mais 67% parmi elles n’appréhendent pas la nécessité d’anticiper ce risque parce qu’elles se considèrent comme des entreprises de très petites tailles. Ces statistiques procèdent d’une étude de Kaspersky mise en relief au cours de la conférence de presse que le Cyber Africa Forum a organisée ce vendredi à Abidjan.
(Cio Mag) – « 90% des entreprises interviewées sont conscientes du risque cyber mais parmi ces entreprises 67% disent ne pas être attaquées parce qu’elles se considèrent comme de très petites entreprises. Pourtant, on a près de deux millions d’attaques en 2022 qui ont touché les PME selon les statistiques. » Cette déclaration a été faite par Hervé Iro Mondouho, Territory Channel Manager North, West & Central Africa chez Kaspersky. C’était au cours de la conférence de presse que le Cyber Africa Forum (CAF) a organisée ce vendredi 31 mars à Abidjan, en prélude à la 3e édition qui se tiendra du 24 au 25 avril 2023. Pour cette année, les échanges se dérouleront autour du thème : « Enjeux, acteurs et partenariats : quelles solutions pour sécuriser la transformation digitale de l’Afrique ? »
« 67% des entreprises estiment que le numérique est une priorité et on a environ 89% de ces entreprises qui comptent investir massivement dans la cybersécurité », a poursuivi le spécialiste avant d’affirmer que les PME ivoiriennes sont vulnérables quelle que soit leur taille et peuvent être victimes d’une cyberattaque.
La transformation digitale s’accélère
Actuellement, l’Afrique observe une forte croissance de la numérisation des entreprises et de l’accès de la population à la connectivité. Partout sur le continent, la sécurité des données tend à être une préoccupation majeure. Tout en encourageant la transformation digitale, les décideurs locaux et patrons d’entreprise sont confrontés à des crimes en ligne encore plus sophistiqués ; l’explosion des services émergeant du secteur public comme du privé s’accompagne malencontreusement de cyberattaques qui peuvent mettre en péril la sécurité d’un Etat. S’il existait depuis des années, « le risque cyber devient un peu plus important », analyse Hervé Bah, Directeur Technology, Data & Cyber Risk Advisory chez Deloitte.
« Au préalable, explique-t-il, les entreprises n’étaient pas axées sur ce développement technologique. Elles avaient la possibilité de toucher leurs clients qui, par exemple, étaient obligés de se déplacer en agence. Ou encore, tout le monde travaillait dans les locaux de l’entreprise. Du coup, on ne pensait pas à un certain nombre de risques. Avec l’accélération de la transformation digitale, on découvre au fur et à mesure certaines vulnérabilités, certaines faiblesses qui sont exposées par les attaques. » En cause, l’expert de Deloitte cite le manque de sensibilisation sur la cybersécurité, le déficit en ressources humaines qualifiées et l’insuffisance des moyens financiers.
Dans un esprit d’ouverture et compte tenu de l’urgence des réponses à apporter aux problématiques de sécurité soulevées par la transformation digitale du continent, CAF 2023 va réunir différentes communautés. Selon le commissaire général, Franck Kié, la jeunesse, les femmes et les directeurs de système d’information seront impliqués dans la recherche de solutions. Notamment par le biais de conférences, ateliers et de tables rondes.