(CIO Mag) – La Tunisie vit une époque historique, un changement décisif, et l’ambition des autorités politiques est de faire du numérique un vecteur de ce changement tant au niveau économique que social. D’où l’organisation du Salon international des technologies de l’information et de la communication dédié à l’Afrique, SITIC Africa, dont la deuxième édition s’est ouverte mardi 18 avril 2017 au Parc des expositions du Kram, à Tunis, en tandem avec le Forum international sur les instruments financiers numériques innovants. Ainsi, le SITIC Africa 2017 se veut “une occasion pour échanger, discuter et débattre avec des homologues tunisiens autour des thématiques portant sur la monétique et le secteur financier”, a déclaré le ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie numérique, Mohamed Anouar Maarouf, lors de la cérémonie d’ouverture officielle, en présence du ministre gabonais Jean Olivier Koumba Mboumba, chargé de l’Economie numérique, de la Communication, la Culture et des Arts, et d’un représentant du gouvernement palestinien. Etaient également présents, M. Modibo Samaké, conseiller technique représentant du ministre ivoirien Bruno Nabagné Koné, en charge de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste, Antoine Ngom, président des Organisations des professionnels des TIC (OPTIC) du Sénégal, Mme Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de l’APEBI-Maroc, et Patrick M’Bengue, président du Groupement des opérateurs des TIC (GOTIC) de Côte d’Ivoire, ainsi que bien d’autres personnalités et experts de renom.
“L’un des objectifs du SITIC Africa 2017, c’est la valorisation de nos compétences en matière d’innovation dans la Fintech”, a aussi précisé le ministre tunisien. Avant d’ajouter que le secteur des TIC représente à peu près 7% du PIB de la Tunisie, et que l’ambition de son pays consiste à doubler cette contribution, à travers la stratégie nationale Tunisie Digitale 2020. Autant le dire, le numérique est un enjeu central pour le développement de tous les pays africains. Avec 200 millions d’individus âgés de moins de 25 ans, ce continent s’apprête à offrir au monde le plus grande nombre d’internautes. De plus, selon un rapport de McKinsey, la contribution du numérique au développement des pays africains devrait atteindre 300 milliards de dollars, d’ici 2025. Pour insuffler une vision du digital créatif et inclusif à cette richesse, “il ne suffit pas d’importer les innovations mais produire soit-même l’innovation et la globaliser. Il s’agit d’inverser la tendance, en démontrant notre savoir-faire pour ensuite s’ouvrir au monde”, a encore souligné le ministre tunisien des TIC.
Difficile de lui donner tort. En Afrique, les innovations dans les nouvelles techniologies touchent tous les domaines. Des investissements massifs sont en cours dans l’agriculture, l’éducation, la santé, le transport, etc. On assiste également à l’avènement des services financiers innovants. Fort de ce constat, on peut affirmer avec M. Maarouf que l’innovation constitue aujourd’hui un levier de développement évident pour l’Afrique. “Pour évoluer, l’innovation doit être au coeur de toutes les initiatives des africains”, a poursuivi le représentant de l’Exécutif tunisien. Justifiant ainsi la nécessité de tendre la main aux startups via un cadre légal et réglementaire incitatif. Ce qui leur permettra de transformer leurs idées en projets et de se vendre sur le marché international. En mettant le focus sur les instruments financiers numériques, le SITIC Africa 2017 aborde ainsi la transformation digitale du secteur bancaire avec les Fintech innovantes comme moteur de la compétitivité. “L’innovation, c’est la clé de la transformation en Afrique”, a insisté le ministre.
Six délégations d’Afrique subsaharienne présentes à Tunis
Des délégations en provenance de Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Gabon, Niger et Burkina Faso sont présentes à ce colloque. A cela s’ajoute les délégations maghrébines et européennes. Au total, près de 200 participants de tout bord. De quoi réjouir le président de la Fédération nationale des TIC (IT in Tunisia). “La présence de ces délégations est une preuve que la Tunisie se positionne comme un hub régional pour l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et la confiance qu’ont ces pays dans les compétences tunisiennes. Nous sommes heureux de le confirmer et de le démontrer à cette occasion”, a déclaré M. Kais Sellami, au siège du patronat Tunisien au cours du dîner de bienvenue offert, la veille de l’ouverture du salon, par l’Office nationale du tourisme de Tunisie (ONTT).
Pour lui, cette deuxième édition est une occasion de renforcer la coopération panafricaine entre acteurs du secteur des TIC, d’avoir de nouvelles relations d’affaires entre entreprises tunisiennes, africaines, maghrébines et même avec l’Europe. “Le monde entier a découvert que le numérique est une obligation pour l’ensemble des secteurs. C’est un secteur devenu très stratégique pour l’ensemble de nos pays”, a-t-il dit.
Le SITIC Africa 2017 est organisé par Tunisie Afrique Export en coopération avec la Société des Foires internationales de Tunis et la Fédération nationales des TIC relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), et en partenariat avec l’Organisation arabe des TIC (AICTO), et l’Association professionnelle tunisienne des banques (APTBEF). Il se poursuit jusqu’au jeudi 20 avril et sera alterné de rencontres B2B.
Anselme AKEKO
Envoyé spécial à Tunis – Tunisie