(Cio Mag) – Entrée en vigueur le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) constitue aujourd’hui un levier de développement particulièrement important pour le Maroc. Engagé pour la mutualisation des efforts de convergence et d’intégration africaine, le royaume s’active amplement pour orienter ses contributions vers la concrétisation de cet accord. Qui propulse la genèse du plus grand rassemblement commercial au monde, depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : une population 1,2 milliard d’habitants (2,5 milliards à horizon 2050) dans un marché constitué de 54 pays africains.
Depuis 2018, année de signature de l’accord de création de la ZLECAf à Kigali, le royaume œuvre sans relâche pour voir se concrétiser ce catalyseur du «Made in Africa» dans le cadre de la vision royale, pour «l’émergence d’une Nouvelle Afrique: une Afrique forte, une Afrique audacieuse qui prend en charge la défense de ses intérêts, une Afrique influente dans le concert des Nations». Un engagement qui a été réaffirmé en décembre de l’année dernière par Mohcine Jazouli, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, dans le cadre de son discours au 13ème sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) dédié à la ZLECAf.
Dans son allocution, M. Jazouli a souligné que le lancement effectif des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAf constitue un nouveau palier sur le chemin de l’unité et de l’intégration du continent. « Ce nouvel espace que nous créons ensemble, nous offre la possibilité de transformer sur place les matières premières dont regorge l’Afrique et d’accélérer la mise en œuvre d’une base industrielle africaine pour répondre à nos besoins », affirme le ministre.
Au vu de la faiblesse du commerce intra-africain, qui ne représente que 16% du commerce continental, les ambitions sont bien éveillées dans l’ensemble des pays africains au potentiel de cet accord. Le commerce électronique trouve ainsi un espace propice à sa floraison, alors qu’il représente jusqu’à 75 milliards de dollars d’ici 2025 selon les estimations de Mckinsey & Company.
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Pour le Maroc, le digital constitue un levier incontournable pour la création des richesses dans le pays, et « l’amélioration de la productivité et la compétitivité de l’économie marocaine qui fait face à des gains de productivité structurellement faibles”, peut-on lire dans la note stratégique proposée par l’Agence de développement du digital (ADD) dans le cadre du plan numérique 2020-2025. Le royaume revendique l’objectif « d’ériger le Maroc en tant que Hub Digital et Technologique au niveau africain, à travers une évolution dans le classement Online Service Index des Nations unies pour être dans le top 40 mondial et dans le top 3 africain et l’installation d’un tissu de plus de 2.500 startups au cours des cinq prochaines années », indique le document de l’ADD.
Interviewé par l’hebdomadaire marocain Challenge, Abdou Diop, Pdg du cabinet Mazars, a estimé le potentiel de développement des échanges dans le continent à 23% d’ici 2023. L’expert en développement a également souligné l’intérêt pour le Maroc d’intégrer cet accord qui concerne l’ensemble de son continent d’appartenance. Cela se passera au sein d’une communauté économique présentant moins de différentiel de développement défavorable pour le royaume, contrairement à ses accords avec les USA, la Turquie, l’Europe.
« Au-delà des pays africains, sur plusieurs marchés, les principaux concurrents du Maroc sont des acteurs hors du continent africain. La ZLECAf apporterait un avantage comparatif certain pour le Made in Africa », argumente-t-il.
Zakaria GALLOUCH