Afrique: quel avenir pour la TNT?

Reportée au moins deux fois (2015 et 2020), la transition complète de l’analogique vers le numérique n’est pas totalement effective dans tous les pays africains. Pourtant, ils s’étaient engagés, en 2006, à Genève, pour opérer leur passage à la Télévision numérique terrestre (TNT). Pour l’expert Sénégalais en audiovisuel Mamadou Baal, la “négligence” est la seule explication à ce retard. Toutefois, certaines avancées sont palpables, même si elles sont encore trop lentes. Où en est donc, de manière générale, le continent ? Le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Maroc ou encore le Togo… Tour d’horizon de l’évolution de la TNT sur le continent.

En 2015, au moment d’effectuer la migration vers le numérique, cinq pays seulement avaient tenu la promesse d’un début de basculement vers la TNT. Selon Balancing Act, l’organisme de veille sur la technologie, les télécoms et les médias en Afrique, seuls 25 pays (soit 44% du total) avaient migré tout en conservant l’analogie ou avaient démarré leur processus de migration, deux ans après cette échéance. A l’époque, Balancing Act prévoyait que 36 pays migreraient vers la TNT, en 2019 et qu’entre 36 et 45 pays disposeraient d’au moins une solution TNT, en 2020.

Quel est l’état de la situation depuis le 17 juin 2020 ? Cette échéance de plus pour l’extinction des signaux analogiques, fixée par l’Union internationale des Télécoms, s’adressait aux retardataires. C’était le deuxième rendez-vous pour la migration vers la TNT. En réalité, sur la trentaine de pays qui se sont engagés vers le basculement en mode TNT, en juin 2015, seulement cinq ont pu relever le pari à cette date. Il s’agit de l’Île Maurice, de la Tanzanie, du Rwanda, du Malawi et du Mozambique. A la deuxième échéance, la progression reste sensible. Balancing Act, dans une de ses publications, estimait qu’entre 64 et 80% des pays du continent étaient entrés dans la TNT.

Entre tâtonnement, négociations entre acteurs nationaux, règlement de conflits juridiques, choix des technologies, des acteurs d’implémentation ou du modèle économique… les pays africains, dans leur majorité, ont semblé perdre du temps. Pour Mamadou Baal, expert sénégalais en audiovisuel, il s’agit d’une négligence. « Nos politiques sont tellement préoccupés par d’autres sujets que, lorsqu’il s’agit d’un problème autre que la politique, ils ne lui accordent pas l’importance que cela mérite. Tous les pays africains savaient, depuis 2006, qu’il fallait travailler pour accéder à la migration numérique des chaînes de diffusion. Mais, personne n’a bougé, en pensant avoir le temps. Si bien que les premiers à mener des études n’ont opéré qu’à partir de 2010 », regrette-t-il.

L’expert en audiovisuel se souvient encore du jour où l’ensemble des acteurs se sont mis d’accord, à Genève, pour être au rendez-vous de 2015…

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CIO Mag N°68 JANVIER-FÉVRIER-MARS 2021

Souleyman Tobias

Journaliste multimédia. L’Opendata, la transformation digitale et la cybersécurité retiennent particulièrement mon attention. Je suis correspondant de Cio mag au Togo.

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