C’est un programme axer sur le développement de talents locaux pour les marchés africains. Visant à attirer et à guider les profils les plus doués dans les technologies, il consiste à offrir aux diplômés l’occasion de s’engager avec les TIC et les défis qu’elles apportent.
(CIO Mag) – Le programme Nouveau Diplômé en Afrique est conçu pour donner un élan supplémentaire à la carrière des diplômés au bon moment – en maximisant les compétences qu’ils ont acquises au cours de leurs études. En raison de la situation exceptionnelle imposée par la crise sanitaire, ce programme d’études supérieures sera délivré en format virtuel. Il se focalisera dans un premier temps sur le Kenya, le Nigeria, le Soudan et l’Angola.
Formation / emploi
En Afrique, le chômage / sous-emploi après l’obtention du diplôme reste une équation à plusieurs inconnues.
« Certaines universités sont sous-financées pour diverses raisons (…) Je vois également qu’il y a place à l’amélioration dans les relations université-entreprises dans le continent », explique Caroline Berns, la responsable de l’acquisition de talents chez Ericsson Moyen-Orient et Afrique interrogée par CIO Mag.
En ajoutant plus de compétences au répertoire des diplômés, Ericsson espère créer un pont solide entre la formation et l’emploi. Pour 2021, l’opérateur a entamé des discussions initiales avec diverses universités afin de soutenir leurs programmes. En particulier pour les « compétences chaudes » comme la 5G, l’Internet des objets (IoT) et l’intelligence artificielle (IA).
« Toute l’année de notre programme d’études supérieures est consacrée à l’apprentissage sur le tas, à la formation en classe, au mentorat, etc., pour leur donner cette occasion de rattraper leurs pairs ailleurs. »
Selon Caroline, cela a très bien fonctionné jusque-là ; la société a « embauché de nombreuses superstars au fil des ans qui ont fait un excellent travail dans leur pays d’origine ou sur des missions internationales ».
Diplômée en informatique, elle confesse n’avoir pas écrit de code depuis des années, mais comprend les concepts sous-jacents et peut utiliser ces connaissances dans d’autres contextes. Une aptitude qui peut faire école.
« Si nous nous assurons de faire un travail approprié en enseignant les concepts théoriques et en ajoutant des compétences comme le design thinking, peu importe ce qui leur sera lancé, ils géreront à l’avenir », défend-elle.
Inimaginable, l’évolution technologique s’apparente souvent à de la magie. Dans ce contexte, enseigner une « bonne base » est crucial ; permettre aux étudiants d’explorer et de se mettre à l’épreuve l’est autant.
« Si nous voulons voir plus d’entrepreneurs, alors les méthodes d’enseignement existantes ne sont peut-être pas la bonne réponse, analyse l’informaticienne. Mais encore une fois, je vois aussi l’industrie à l’œuvre ici – nous savons généralement où se trouvent les points faibles et pouvons aider les étudiants à obtenir les bons outils. »
Recrutement
Avec plus de 54 000 brevets, Ericsson encourage l’innovation partout. Par exemple, Ericsson Innovation Awards (EIA) est ouvert à tous les étudiants universitaires ; les lauréats 2018 des prix mondiaux de l’innovation sont venus du Sénégal.
En ce qui concerne les embauches, l’opérateur recrute principalement des diplômés en génie électrique ou en génie logiciel. Selon les besoins, il peut également embaucher des diplômés d’autres horizons tels que la finance.
« Avec une base solide, ils peuvent évoluer dans de nombreux domaines passionnants tels que la 5G, l’internet des objets, l’intelligence artificielle, etc. », dit-elle.
Infrastructure
S’il est essentiel de combler le déficit de compétences qualifiées, il est aussi primordial de réagir au gré des opportunités. Certaines compétences sont développées et commercialisées avec succès, par exemple au Nigeria, au Ghana, en Afrique du Sud. Pour être présente sur les métiers porteurs, l’Afrique doit encore relever le défi des infrastructures. Un défi encore plus grand lorsque les gens travaillent à domicile à cause du Covid.
« Nous déployons la 5G dans le monde entier, mais en Afrique, de nombreux pays sont loin derrière, et les employés ont parfois du mal non seulement avec un accès haut débit stable, mais aussi avec une infrastructure générale, comme l’électricité par exemple », explique Caroline Berns.
C’est donc à juste titre qu’elle appelle à stabiliser l’infrastructure à travers l’Afrique pour rendre les formations plus accessibles aux populations du continent.
Anselme AKEKO