Le projet de loi de finances 2018, obligeant les commerçants de proposer à leurs clients de payer les biens et services vendus par des cartes magnétiques, est un mécanisme qui permettrait à l’Etat d’avoir un droit de regard sur des transactions d’une valeur de 5 milliards de dollars.
(CIO Mag) – M. Boulenouar El Hadj Tahar, président de l’Association nationale des Commerçants et Artisans algériens (ANCA), a déclaré lors d’une conférence de presse organisée au siège de ladite association, que «Le marché du commerce électronique en Algérie représenterait 5 milliards de dollars », la rencontre est placée sous le thème «Commerce électronique : défis et propositions». En se basant sur des estimations faites par les experts de l’Association et du secteur du commerce en ligne. Selon le président de l’association ANCA, «cet argent est un manque à gagner pour l’Etat, d’où la nécessité de développer le commerce électronique en Algérie».
« Plus de 70% des commerçants en Algérie ne savent pas utiliser un ordinateur »
Boulenouar a annoncé la création d’une commission au sein de l’ANCA qui sera chargée «d’accompagner les commerçants algériens, en collaboration avec les chambres de commerce, dans leur formation au commerce électronique», poursuivant : «plus de 70% des commerçants en Algérie ne savent pas utiliser un ordinateur, c’est pourquoi nous proposons un programme de formation». Il a précisé que «plus de 200 commerçants membres de l’association utilisent au niveau national le commerce électronique, car ils ont plus de clients qui achètent via internet que directement en magasin».
Lourde amende
S’agissant de l’amende de 1 à 2 millions de DA imposée par le projet de loi sur le commerce électronique, adopté en conseil des ministres, Boulenouar souhaite qu’elle soit ramenée à 100.000 DA. Le président de l’ANCA a fustigé le retard qu’accuse l’administration dans son processus de modernisation informatique : «l’administration publique n’est pas informatisée, ce qui constitue un grand obstacle au développement du commerce électronique en Algérie», ajoutant que «la majorité des opérateurs économiques préfèrent travailler avec les filiales des banques étrangères installées en Algérie, parce que les banques publiques ne se sont pas modernisées». Interrogé sur une éventuelle dévaluation du dinar, Boulenouar a estimé que «toute mesure qui induira une baisse du dinar provoquera une hausse des prix, notamment les produits importés et ceux fabriqués localement, vu que les matières premières sont également importées».
Youcef MAALLEMI, Alger