(CIO Mag) – C’est le Dr Baba Wamé (photo) enseignant de cyber journalisme et de TIC à l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) qui l’affirme dans une interview accordée au quotidien Cameroon Tribune.
« L’apport des réseaux sociaux est multiforme pour les hommes politiques. Ils leur permettent d’influencer, de communiquer et d’agir rapidement en cas de crise. En plus d’être un canal de communication politique rapide et efficace, ils offrent également l’opportunité aux hommes politiques d’échapper à toute connivence supposée de la part des médias », explique l’enseignant Baba Wamé. Qui poursuit en ces termes : « Pour beaucoup, les médias cherchent à influencer et à s’approprier les hommes et les femmes politiques qui leur semblent convenables. Par conséquent, ceux-ci adaptent leurs comportements et leurs décisions en fonction de leur accueil par les médias. Les réseaux sociaux représentent un véritable moyen pour les hommes politiques d’exprimer leurs propres pensées. Bien évidemment, les contenus diffusés sont validés, dans la majorité des cas, par les équipes de communication. Autre valeur ajoutée, les communications des hommes politiques via leurs différents comptes sociaux ont toutes les chances d’être partagées par les médias traditionnels et de faire du buzz. »
En effet, on constaté depuis quelques années que la nature de l’exercice politique a évolué. La télévision, l’affichage, la radio, la presse écrite, ces médias étaient sans cesse sollicités par les hommes politiques. Ils le sont encore d’ailleurs. Mais à des proportions moindres. Aujourd’hui, Twitter, Messenger, Whatsapp, Facebook, etc. semblent ne plus avoir de secret pour les politiques qui utilisent ces moyens pour communiquer avec de potentiels électeurs, dans un contexte où le Cameroun est engagé dans la préparation d’importantes échéances électorales.
Pour se faire élire à la tête des États-Unis d’Amérique en 2008, Barack Obama avait parfaitement compris l’enjeu de l’utilisation des réseaux sociaux. S’il avait mené sa campagne politique sur le terrain, il était tout autant omniprésent sur les réseaux sociaux qui font de plus en plus partie de notre univers politique et changent profondément la manière de communiquer des politiques. Ceci est d’autant plus compréhensible que les réseaux sociaux ont l’avantage d’être assez dynamiques, sont accessibles partout et à tout moment.
Dès lors, on comprend pourquoi le président Paul Biya, a instruit son gouvernement d’investir ces outils pour pouvoir communiquer avec les Camerounais. Et il n’a pas fait qu’instruire ses collaborateurs, puisque lui-même est détenteur d’un compte Twitter, régulièrement alimenté, et d’un compte Facebook.
Cependant, fait remarquer Baba Wamé, « il y a encore au Cameroun des responsables de partis politiques qui n’ont pas d’adresse email ; ne parlons pas de comptes de réseaux sociaux. Probablement pour des raisons générationnelles, certains de nos hommes politiques abordent avec une certaine méfiance les réseaux sociaux. Pour ceux des hommes et femmes politiques qui ont déjà investi le Web 2.0, le bilan est très mitigé. L’usage qu’ils en font est resté basique et essentiellement informationnel. Le professionnel de la politique a obligation désormais de connaître l’usage des réseaux sociaux-numériques, des formidables outils qui suppriment les frontières et donnent l’information en temps réel ».
Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun
jcnoubissie17@gmail.com