(Cio Mag) – La première édition du Sommet africain des investisseurs et anges d’affaires (SAFIAA) fin juin à Dakar a eu le mérite de faire un large zoom sur la problématique de financement des start-up. Toutefois, ce n’est pas la question la plus essentielle de l’avis de l’administrateur général de Gainde 2000. Pour Ibrahima Nour Diagne, “le financement des start-up, ça répond d’abord à la création d’un environnement propice au développement de ces start-up et pour cela, il faut qu’un écosystème solide soit construit et la construction de cet écosystème appelle aussi bien l’Etat que le secteur privé”, argumente le président de l’African Performance Institute (API), organisateur des Mardis du Numérique dont la 8e édition annoncée pour le 17 juillet, va porter sur l’emploi. A l’en croire, c’est toute cette chaîne qui peut permettre à “une entreprise qui se crée d’avoir les conditions de pouvoir se solidifier et d’émerger pour devenir une grande entreprise”.
L’Etat doit se digitaliser avant tout pour donner l’exemple
Invité sur la radio privée sénégalaise RFM, Monsieur Diagne a été interrogé sur l’existence ou pas d’un réel écosystème pour les acteurs du digital au Sénégal. Sans répondre par oui ou non, il estime que “la réalité aujourd’hui, c’est que l’Etat n’a pas traduit en actes sa volonté de faire du Sénégal un pays numérique d’autant plus qu’on reste encore dans une administration largement et lourdement dominée par la tradition du papier”. Et de son avis, c’est étrange “si l’Etat, la seule force qui peut imposer aux citoyens et aux entreprises d’aller dans un sens lui-même ne s’est pas encore converti à cette religion du numérique ou s’est converti, mais prend tout le temps pour déployer sa ferveur, cela peut jouer très négativement dans la construction de l’écosystème national”. Abordant la révolution digitale en cours, Ibrahima Nour Eddine Diagne appelle à “oser même si on appartient à un monde ancien (…) parce que le conservatisme, il n’y a pas plus terrible pour neutraliser les énergies”, plaide encore le patron de Gainde 2000.
Les TIC pour ne pas être dépassé
Pour l’économiste spécialiste du numérique, les Technologies de l’Information et de la Communication sont devenues incontournables au point où la question aujourd’hui est d’être ou ne pas être comme le souligne régulièrement le professeur Abdoullah Cissé, également expert, membre du cabinet Carapace et ancien Recteur de l’Université de Bambey. “On ne peut pas être manager de l’ère 2020 et se contenter de dérouler le présent sans s’interroger sur l’avenir”, explique le président de l’African Performance Institute dans une contribution où il écrit que “la maitrise des technologies de l’information est un impératif pour tout manager. Il ne s’agit pas de devenir ingénieur, mais de comprendre les enjeux en profondeur de sorte à pouvoir les considérer dans son action quotidienne et ses prévisions”.
Le lancement du portait d’informations commerciales du Sénégal, une excellente chose
L’ancien étudiant de l’Université Paris XII et de HEC Montréal, spécialiste de commerce électronique, a aussi donné sa position sur le lancement du portail d’informations commerciales officiel du Sénégal le 19 juin dernier. ” Je pense que nous avons mis en place un portail qui permet désormais à un investisseur sénégalais ou non qui cherche de l’information sur comment faire les formalités, combien ça coûte et quelles sont les réglementations, d’avoir tout cela sans avoir à téléphoner ou à chercher des interventions”. Mais, selon lui, le plus gros du travail est le suivi dès lors que “un système lancé est une chose, un système, par contre efficace, c’est celui qui est entretenu et que tous les acteurs répondent présent au rendez-vous”, avertit Monsieur Diagne qui en appelle à toutes les parties prenantes pour une bonne mise en œuvre du projet sur la longue durée.
Elimane, Dakar