(CIO Mag) – Daniel Kaye, hacker britannique, a-t-il été recruté par l’opérateur de téléphonie mobile Cellcom Liberia, racheté en avril 2016 par Orange, pour pirater le système informatique de son concurrent Lonestar Cell MTN, afin d’empêcher les clients de ce dernier de communiquer et d’exercer leurs activités professionnelles quotidiennes via internet ?
C’est pourtant ce que révèle la National Crime Agency (NCA) de Grande-Bretagne, qui a condamné Daniel Kaye, le 11 janvier 2019, à deux ans et huit mois de prison pour avoir créé un réseau de machines infectées ou Botnet dont il s’est servi entre le 3 et le 4 novembre 2016, selon des cyber détectives, pour submerger le réseau de Lonestar Cell MTN et rendre ainsi impossible la conduite normale de ses activités.
Cette cyberattaque a obligé Lonestar à dépenser environ 600 000 USD en actions de réparation, et l’entreprise est prête à fournir une déclaration d’impact pour prouver les dommages subis aussi bien sur le plan financier que sur sa réputation.
Au cours des années précédant cette attaque informatique de type DDOS (Déni de service distribué), le chiffre d’affaires annuel de Lonestar Cell MTN dépassait 80 millions de dollars (62,4 millions de livres sterling). Après les attaques supposées être commanditées par un responsable de Cellcom, les revenus ont baissé de dizaines de millions et les passifs actuels de plusieurs millions, font remarquer les responsables de la filiale libérienne du groupe MTN, qui a intenté une action en justice contre Daniel Kaye, Cellcom et son ancien PDG.
« Lonestar Cell MTN peut également confirmer que, pour les mêmes raisons, elle a engagé une procédure civile devant le tribunal de commerce anglais contre un certain nombre de parties pour la cyberattaque menée contre Lonestar », précise un communiqué publié le dimanche 13 janvier 2019 et repris par Liberian Observer.
Selon le confrère, Dr. Kimmie L. Weeks, stratège en communication d’entreprise chez Orange Liberia, joint au téléphone par Daily Observer, s’est gardé de commenter cette affaire. Pour le moment.
Anselme AKEKO