(CIO Mag) – Selon « New York Times » cités par plusieurs médias européens, Mark Zuckerberg nourrit un projet d’unifier les messageries des applications que développe sa firme. Ainsi, Facebook, whatsApp, Messenger et Instagram pourraient voir leurs messageries s’inter-opérer, révèle l’enquête du journal américain. Selon « LeMonde » qui a rebondit sur l’information, Facebook parle de « simplifier les discussions » à travers ses réseaux. Ce que met en avant Facebook, c’est l’expérience utilisateur en termes d’accès rapide, simple et fiable. Ce projet que nourrit Mark Zuckerberg est censé être déployé vers 2020. Il devrait, à en croire les médias, garantir à ces différentes plateformes leur autonomie. L’unification viserait les supports techniques pour le service messagerie considéré comme un point commun des différents produits Facebook.
La grande interrogation
Ce qui inquiète, c’est naturellement le volet confidentialité et protection de la vie privée. Si Facebook aura du mal à convaincre de respecter la vie privée des utilisateurs de ses services ; elle aura encore davantage de la peine à faire croire que ce nouveau projet vise à améliorer l’expérience utilisateurs. En termes de données personnelles, c’est probablement pour elle une trouvaille de ratisser large. Car, les milliards d’utilisateurs des produits Facebook choisissent les réseaux où passer des messages privés en tenant compte de leur degré de fiabilité. WhatsApp qui promettait le cryptage des messageries devraient rassurer plus que Facebook et Messenger. En 2018, on dénombrait 1,5 milliard d’utilisateurs actifs de whatsApp par mois devant Messenger (1,3 milliards). Une « fusion de ces différentes messageries » a des enjeux bien plus importants en termes de données. Selon le journal du net, dans un article publié en 2018, près de 3 milliards de personnes seront connectées aux réseaux sociaux d’ici 2021.
Le bémol du projet
« LeMonde » cite un ancien de Facebook qui estime que c’est « le choix qui aurait le plus d’impact sur le respect de la confidentialité des communications dans l’histoire moderne ». Alex Stamos, interviewé par « LeMonde » fait allusion au chiffrement de bout en bout utilisé par WhatsApp et qui pourrait s’étendre aux autres applications dans le cadre de cette unification des messageries.
Cependant, l’inquiétude de plusieurs régulateurs va au-delà de la confidentialité des messages. Seront-ils stockés par Facebook ou non ? Où et dans quelles conditions ? Autant de sujet qui irritent, Facebook ayant prouvé aux yeux du monde jusqu’où elle peut aller en termes d’exploitations des données personnelles des utilisateurs, à leur insu. C’est dire que le débat sur la protection des données personnelles par les GAFA est loin de se terminer.
Souleyman Tobias