(Cio Mag) – L’orientation de la jeunesse vers les métiers du numérique porteurs d’emplois est aujourd’hui un sujet à double enjeu. Au Digital African Tour Burkina 2019, le premier panel a révélé une fois encore la pertinence du sujet avec le thème « comment tirer parti des avantages du Big data pour réussir la transformation numérique ? » Répondre à la problématique d’emploi mais surtout doter les pays de ressources humaines capables d’être actrices de la transformation numérique en cours sur le continent, voilà les enjeux. Cette transformation numérique génère des données incalculables devenues la nouvelle mine d’or pour le développement du continent.
L’appropriation du Big data générée par la transformation numérique en cours en Afrique est un sujet à double enjeux débattu lors du premier panel au Digital African Tour Burkina 2019. Elle aborde la problématique de souveraineté des Etats et répond à celle de l’emploi par la nécessité d’orienter les jeunes vers les métiers comme data-scientist, data-analyste, programmeur, community manager, etc.
Pour le vice-président du Groupe Gfi Informatique, Philippe Cahez, « le Big data est le pilier de la transformation numérique puisqu’il permet de l’alimenter avec des données qui doivent être analysées et traitées pour les transformer en informations pertinentes qui peuvent permettre de faire des offres numériques aux clients ou aux citoyens ». Le défi, comment structurer les données existantes sans ressources humaines formées ?
Ces données, ce sont la voix, les appli mobiles; tout ce qui tourne autour d’internet génère énormément de données. Le groupe Gfi en a fait un cœur de métier, par la transformation de ces données en informations concrètes pour les Etats ou les entreprises, a fait savoir Philippe Cahez.
La formation, la clé
La formation est un enjeu majeur pour tirer avantage de la transformation numérique. 10.000 codeurs en a fait son leitmotiv. Le rêve de Douglas Mbiandou et le réseau d’experts bienveillants, c’est de former 10.000 profils qualifiés dans les métiers du numérique. « Il faut expliquer aux jeunes qui sont un peu perdus, sans repères qu’ils vont pouvoir trouver leur autonomie dans un secteur porteur d’emplois demandés par le monde entier : le secteur du numérique ».
Apporter l’information aux jeunes dans les collèges, lycées, universités, avec à l’appui des exemples de succès, voilà la mission de 10.000 codeurs qui a embarqué cette année aux côté du Digital African Tour. Coacher les jeunes et les orienter vers les profils recherchés, veiller à leur insertion…10.000 codeurs va plus loin en ajoutant à la sensibilisation, la formation. Pour le Burkina, 10.000 codeurs va s’appuyer sur son partenaire, l’incubateur Keolide pour « donner aux jeunes du Burkina les compétences nécessaires ».
Et pour Douglas Mbiandou, le Burkina aura besoin de « 500 profils dans le domaine de l’intelligence artificielle, au moins 400 dans le domaine de bases de donnée ; 2500 dans le développement d’applications ; 1000 dans le domaine du test ; 500 dans le community management ! » Des profils qui vont faire du Burkina un Etat attractif, et doter le pays de ressources humaines, vecteurs de croissance.
« Il faut que la ressource humaine soit transformée », a renchéri Pierre Ouédraogo, Directeur général de TSI qui modérait ce panel. « Prenons les cas des DSI, si vous n’arrivez pas à transformer une partie des agents de vos ministères et institutions, vous ne réussirez pas vos missions. Il y en a qui doivent passer du côté du numérique », a-t-il martelé. Car, selon lui, c’est la seule manière de valoriser la ressource humaine. Cette transformation va permettre de pallier le manque de personnel, a rappelé Pierre Ouédraogo.
Hermann Ouédraogo, président de l’IGF (qui travaille à la gouvernance de l’Internet) va rappeler que le Big data s’est imposé dans la transformation numérique. Ces données qui arrivent en temps réel et en masse ont besoin d’être validées pour en tirer un bénéfice. C’est dans ce domaine précis que la société CGI Technologies que dirige Hermann Ouédraogo apporte son expertise pour accompagner des sociétés dans leur transformation digitale.
Des échanges de ce panels, il faut retenir que la transformation numérique a pour corollaire la génération du Big data. Et seule la formation pour se doter de ressources humaines qualifiées peut permettre de tirer profit des avantages de ces données afin de créer de la richesse.
Souleyman Tobias, au Digital African Tour Burkina 2019