Aymard Djadchin, promoteur de la startup Universal Software, fournissant des services informatiques, a créé un logiciel de gestion des informations médicales sur les patients. A Cio Mag, il explique les raisons d’être d’une solution qu’il juge « utile aux problèmes de l’écosystème de la santé du Cameroun » et actuellement employée par quelques cliniques du pays.
(CIO Mag) – « Hospisoft est le plus gros produit de notre entreprise. J’y attache une affinité particulière. Il répond aux problèmes de notre écosystème sanitaire. Il veut améliorer la gestion des informations sur les patients de façon optimale et éviter les erreurs de traitement médicaux », a confié l’ingénieur en informatique.
Selon Aymard Djadchin, il s’agit d’un progiciel de gestion intégré (ERP) pour les centres médicaux. Il fonctionne en installation sur un serveur sur lequel se connectent d’autres ordinateurs. « Il a cette capacité d’automatiser le processus de gestion d’un centre de santé. Il permet également aux patients d’avoir des dossiers médicaux numérisés au lieu des versions papiers qui s’égarent », a-t-il précisé.
A l’en croire, il s’agit d’une véritable aubaine, tant pour le corps médical que pour les patients. D’après lui, elle permettra en effet de « résoudre le problème des pertes de données sur les patients et sauvegarder l’historique de ces informations. Lesquelles pourront être exploitées plus tard afin de faciliter la consultation et réduire considérablement les erreurs qui peuvent exister ».
Une autre particularité de ce logiciel est de rendre possible la disponibilité des dossiers médicaux accessibles dans les téléphones portables. Ainsi les patients pourront les transporter d’un hôpital à un autre, d’une ville à une autre sans crainte d’égarement.
« Nous savons que le carnet a pour vocation de sauvegarder les informations sur les patients et permettre de les exploiter plus tard. Ainsi, si nous le perdons, c’est un échec pour notre vie médicale. Il faudra recommencer à zéro et les précédentes infos ne pourront plus être exploitées », remarque le promoteur d’Hospisoft.
Face à ce constat, il rapporte avoir échangé avec des médecins ayant salué la solution. Ces derniers, selon lui, ont manifesté la volonté d’évoluer et s’arrimer aux TIC. « Ils n’ont juste pas toujours les moyens de s’acquérir certains dispositifs pouvant faciliter leurs opérations et améliorer la qualité des services. Il est très fastidieux pour eux de continuer à évoluer de façon archaïque et de recevoir des patients sans toutefois jmais savoir leurs antécédents médicaux », regrette-t-il.
Concernant le coût de sa création, il a déclaré : « Nous n’avons pas de prix fixe pour le logiciel. Il varie en fonction des établissements et des packages. Avant de l’adapter, nous procédons à un audit et des échanges avec les responsables d’espaces médicaux. »
Digitalisation écologique
Hospisoft a été lancé sur le marché en 2017. Quelques cliniques de la ville de Douala en font usage et plusieurs autres en manifestent de l’intérêt. Par ailleurs, cette numérisation vise aussi à faciliter les collaborations avec les compagnies d’assurance qui pourront exploiter les informations médicales pour délivrer automatiquement les bons de prise en charge. L’entrepreneur camerounais a aussi expliqué qu’il sera également possible grâce à cette trouvaille, de lutter contre la déforestation qui permet la production des documents en papier.
« Désormais il ne sera plus question de payer des carnets d’hôpitaux. Etant à l’ère de la digitalisation, les hôpitaux doivent rentabiliser sur sa qualité de services et non sur la vente des documents. Rompre avec les carnets permettra de lutter contre la déforestation », a-t-il noté.
Pour Aymard Djadchin, « tous les corps de métiers aujourd’hui nécessitent une dématérialisation afin de réduire la consommation abusive des documents papiers, pour lesquels nous détruisons les espaces verts ».
Rappelons que l’année dernière, Hospisoft est sorti vainqueur du « We data challenge » : une distinction pour les jeunes pousses innovantes et intégrant l’intelligence artificielle.
Aurore Bonny, Cameroun