Un hashtag encourage la rentrée scolaire dans les zones anglophones du Cameroun

Pour faire face à la crise anglophone et encourager la reprise effective des cours dans les zones anglophones du Cameroun, les internautes camerounais s’alignent depuis quelques jours derrière le hashtag #Openschoolsnow. Explication d’un mouvement perçu comme « la plus grosse campagne digitale jamais organisée au Cameroun ».

(CIO Mag) – Difficile de dire qui est à l’origine de cet hashtag car les plus actifs à ce sujet préfèrent s’identifier à un groupe d’influenceurs web anonyme. Mais en ce qui concerne l’ampleur, elle est assez importante. De nombreuses images de personnalités, de citoyens ou d’autres célébrités de tous domaines du pays se répandent sur les réseaux sociaux. Tous brandissant une sorte de pancarte en papier sur laquelle est inscrit #Openschoolsnow, traduisant « Ouvrez les écoles maintenant ». Mais aussi d’autres éléments traduisant la même idée. A ce jour, les pages officielles du mouvement sur Facebook et Twitter totalisent respectivement 58 et 120 abonnés.

« Le projet est parti du fait que la crise anglophone empêche le fonctionnement des établissements éducatifs depuis 2016. On s’est dit qu’il est important que ces enfants aillent à l’école cette année. Nous avons mesuré l’importance des réseaux sociaux pour la réussite de cette campagne », confie Didier Ndengue, un journaliste et blogueur camerounais joint par Cio Mag. Il est engagé dans cette campagne depuis le début avec un groupe d’influenceurs web. Lesquels souhaitent « garder l’anonymat ».

« Avec quelques internautes patriotes, nous nous sommes engagés pour la restauration de la paix dans notre pays plus principalement dans les régions anglophones», ajoute le journaliste.

Controverse

Cependant, bon nombre d’observateurs raillent cette cause que d’autres approuvent et encouragent tel que les images le montrent. Il faut comprendre de ce fait que la toile se retrouve divisée. Si pour certains, il s’agit d’une occasion de décourager les efforts des séparatistes accusés d’avoir donné lieu à cette situation critique pour l’éducation dans les régions anglophones, d’aucuns trouvent un manque de sincérité de la part de ceux qui brandissent ce hashtag sur internet. D’autres encore apprécient mal que le mouvement ne bénéficie pas du même engouement dans les régions anglophones.

A l’instar de l’internaute Simo Mambou qui a commenté le message suivant : « Les messages Openschoolsnow vaudraient tous leurs sens s’ils étaient partagés également depuis des régions en crise ».

Il faut remarquer que le hashtag est aussi adopté pour les écoles des autres régions du pays, dont les images de cette rentrée académique ont également été diffusées.

Les commentaires négatifs, malgré leur grand nombre et leurs grandes virulences ne semblent pas décourager ceux qui épousent la cause. « C’est magnifique ce que nous avons pu faire en une semaine. Il faut dire que le mouvement a été lancé mardi dernier et a déjà pu et continue de toucher toutes les cibles. C’est la plus grosse campagne digitale jamais organisée au Cameroun. Nous sommes prêts à rester mobilisés jusqu’à la fin de la rentrée scolaire pour cette cause noble », assure le journaliste camerounais Didier Ndengue.

Selon l’Unicef, plus de 4000 établissements scolaires ont été fermés à cause de l’insécurité qui règnent au Cameroun.

Aurore Bonny

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