Découvrez ci-dessous l’interview exclusive d’Anett Numa (Speaker à l’Estonian Briefing center) qui raconte comment cette société digitale affronte la pandémie en utilisant sa meilleure arme : son imagination !
L’Estonie a déclaré l’état d’urgence le 12 mars à 22h30. Le 13 mars à midi, l’écosystème startup mené par Garage 48 et accelerate Estonia lance « Hack the Crisis » un hackaton en ligne (quarante-huit heures nonstop d’ateliers) qui a réuni plus de 1000 personnes à distance en visio conférence.
L’objectif était de sélectionner les cinq meilleurs projets qui ont reçu chacun 5.000 euros pour être développés dans la foulée. Une récidive de l’exercice est prévue le mois prochain avec cette fois ci de nouveaux participants : la commission européenne et une organisation singapourienne son but : trouver des solutions pour l’après crise.
Selon Viljar Lubi, secrétaire général adjoint pour le développement économique : « En temps de crise, nous avons deux options : combattre ou fuir. Quand il n’y a nulle part où aller et que nous avons les outils pour nous battre, battons-nous ».
Un exemple qui caractérise l’ADN de cette startup nation : une capacité de réaction instantanée, le recours à l’imagination pour trouver de nouvelles solutions et le passage immédiat à l’action. A noter qu’aucun de ces trois piliers ne repose sur un impératif technologique 🙂
Je partage avec vous ici l’interview exclusive d’Anett Numa, Speaker à l'”Estonian Briefing center” qui nous confie ses premiers retours de la gestion de la crise son pays.
Comment l’Estonie fait-elle face la pandémie du Covid 19 ?
C’est une période difficile et pleine de défis pour le monde entier. Cependant, je pense que nous sommes l’État-nation qui est le mieux préparé aux conséquences de cette crise. La numérisation de notre société a rendu notre vie plus simple et c’est encore plus vrai en ce moment ! L’État est entièrement numérique et 99 % des services publics sont disponibles en ligne 24/7, l’accès aux services reste facile et fluide même en pleine crise.
Les fonctionnaires peuvent également travailler à distance depuis leur domicile ce qui contribue à l’efficacité de la lutte contre la propagation du virus sans que les services soient interrompus. L’Estonie a ceci de particulier qu’à chaque fois que nous traversons une période difficile, notre créativité augmente. C’est exactement ce qui se passe actuellement. Le jour même où le gouvernement a déclaré l’état d’urgence, nous avons organisé un hackaton en ligne « Hack the Crisis ». Cinq des idées ont reçu un financement pour une exécution immédiate :
- Une carte interactive du coronavirus – permet de visualiser les données de notre Conseil de la santé sur le coronavirus en Estonie
- Un chatbot qui répond pour le gouvernement aux questions les plus communes sur la crise
- Un questionnaire d’auto-évaluation pour informer les personnes sur leur risque potentiel d’être infecté
- Un site web pour recenser les volontaires médicaux des hôpitaux afin de recruter des personnes si le besoin de ressources supplémentaires se fait sentir
- Une plate-forme de partage destinées aux entreprises B2B pour leur permettre d’échanger temporairement des collaborateurs
Il est donc fantastique de voir à quelle vitesse les gens ont créé de véritables solutions pour résoudre la crise.
Quels sont les avantages de l’État numérique dans cette situation ?
En ce moment, nous partageons également les meilleures pratiques de l’Estonie notamment avec notre plateforme d’enseignement avec d’autres pays et nous essayons de soutenir d’autres pays parce que nous sommes tous ensemble dans cette crise.
Comment avez-vous dû adapter votre travail ?
Comme toutes les frontières sont fermées, nos délégations ont dû annuler leurs visites en Estonie, mais nous proposons désormais à tous ces groupes des webinaires et des discussions en direct sur vidéo-passerelle. Je pense que c’est un exemple brillant pour le reste du monde que le gouvernement numérique présente tant d’avantages et peut aider l’État et les citoyens dans les moments difficiles. Il est temps de tirer le meilleur parti de cette période et d’espérer que le monde reviendra bientôt à la normale.
Source : Violaine Champetier de Ribes – DigeeTrips