Accompagner les pays africains dans la transformation numérique, c’est l’un des objectifs affichés de Huawei. Le groupe est présent en Afrique depuis plus de 20 ans et mise sur la formation, la digitalisation des entreprises, les infrastructures ou encore l’intelligence artificielle pour mieux répondre aux besoins de ses clients sur le continent. Michael Li, Président du Groupe d’Entreprises de Huawei Northern Africa, fait le point pour CIO Mag.
CIO Mag: Comment Huawei accompagne-t-il ses clients en Afrique du Nord dans la mise en œuvre de la transformation numérique ?
Michael Li : Huawei accompagne la transformation numérique à différentes échelles. Nous nous assurons tout d’abord de maintenir une présence au plus près des clients, afin de répondre au mieux à leurs besoins. Huawei Northern Africa est présent dans 28 pays. Nous avons notamment un centre d’expérience en innovation (OpenLab) en Égypte pour tester des solutions purement africaines, deux centres d’O&M réseau au Sénégal et en Côte d’Ivoire, ainsi que deux centres d’assistance technique en Tunisie et en Égypte.
Huawei est présent tout au long de la chaîne d’approvisionnement du digital, de la construction d’infrastructures à la vente de devices. Nous avons, par exemple, construit plus de la moitié des sites sans fil et des réseaux mobiles à haut débit 3G/4G en Afrique du Nord. Et avons déployé la solution innovante RuralStar au Sénégal, en Guinée, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Elle réduit considérablement les coûts de construction et de déploiement du réseau dans les zones reculées et relie plus de 400 villages et 800 000 personnes. En ce qui concerne la coopération écosystémique, nous avons des partenaires reconnus et bien introduits sur le marché de l’Afrique du Nord.
“Pour permettre aux régions les moins connectées de profiter de la numérisation, Huawei a lancé une solution innovante d’alimentation électrique hors réseau, dans les zones rurales.”
Quid de l’accompagnement de Huawei dans l’industrie de l’énergie électrique en Afrique du Nord ?
Huawei s’est engagé à combler le fossé numérique en Afrique, y compris au niveau des industries du domaine de l’énergie électrique. Pour permettre aux régions les moins connectées de profiter de la numérisation, Huawei a lancé une solution innovante d’alimentation électrique hors réseau, dans les zones rurales. Elle combine les réseaux ruraux existants et l’énergie solaire. Entre 2012 et 2020, le ministère camerounais des Ressources en Eau et de l’Énergie a signé trois phases de ce projet, avec une capacité installée de 40 MW. En 2020, Huawei a construit plus de 350 sites au Cameroun, aidant près de 45 000 familles, dans plus de 300 villages, à accéder à l’électricité et aux applications numériques, telles que le paiement mobile.
En tant que fournisseur mondial de TIC, Huawei a exprimé sa volonté d’accompagner les entreprises dans leur transformation. Nous pouvons, par exemple, soutenir les entreprises d’énergie électrique à optimiser les processus de gestion, à réduire les coûts de production, à améliorer la sécurité d’exploitation et à innover dans les modèles d’entreprise grâce à une interconnexion omniprésente intelligente. En collaboration avec ses partenaires d’entreprise, Huawei met en œuvre une sensibilisation, une interconnexion et une intelligence exhaustives des divers terminaux électriques, en intégrant différentes technologies (5G, IdO, optique, IP, Cloud, mégadonnées et IA) au réseau du secteur de l’énergie.
L’autre facteur à prendre en compte est la décarbonisation, la propreté et l’électrification des industries, des sujets très discutés de nos jours. La consommation d’énergie traditionnelle centrée sur l’énergie primaire se transforme progressivement en une nouvelle structure axée sur les énergies secondaires, comme l’énergie photovoltaïque et l’énergie éolienne. Les répercussions de ce changement auront une incidence sur la gestion, les activités, les services et les modes de transaction du secteur de l’énergie électrique.
Qu’en est-il du secteur bancaire ?
Le taux de bancarisation du continent africain est assez faible. Il est estimé à 10%, ce qui constitue un problème pour le développement des start-up ou l’accès à des services basiques. Mais, l’Afrique recèle également de talents du numérique, qui méritent toute notre attention. Pour financer leurs projets, il est indispensable de se pencher sur la FinTech. Le continent a besoin de déployer la numérisation des transactions, surtout avec les mesures de distanciation qui imposent un nouveau mode de management des services et de gestion des portefeuilles.
Le continent doit pour cela exploiter le Big Data afin d’amorcer une inclusion financière et de générer de la croissance. Le but final est de créer des services plus ciblés, appropriés et accessibles. C’est en bonne voie. Selon un rapport de l’association GSM 2019, les transactions mobiles subsahariennes ont avoisiné les 24 milliards, pour un montant total de 456 milliards de dollars. Le groupe BCP et Huawei ont d’ailleurs signé, en juillet, un MoU pour la Coopération Stratégique en Afrique sur le volet bancaire, via le développement de solutions technologiques.
Sur le volet de l’intelligence artificielle, nous comptons améliorer les capacités du service à la clientèle via la reconnaissance biométrique et l’analyse des données massives pour offrir des services personnalisés aux clients. La capacité et l’efficacité des centres de service seront aussi améliorées grâce à l’optimisation des processus et à l’accès à une expertise à distance pour les clients privés et publics.
Les banques développent des systèmes ECO pour construire rapidement l’écosystème des pays africains. Par où commencent-ils ?
Dans un premier temps, il s’agit d’améliorer l’expérience client haut de gamme. L’ouverture de comptes, le conseil en gestion de patrimoine et la banque privée demeurent des services clés, demandés dans des points de vente physiques. Et ce, en dépit du développement rapide des services mobiles, des canaux électroniques et des services autonomes. Les clients préfèrent en effet communiquer en personne, pendant ces services. Nous devons donc mettre en place des plateformes de discussion pour répondre au plus près aux attentes de nos clients.
Le deuxième objectif est de connecter les communautés et les commerçants environnants par l’intermédiaire des guichets bancaires. Grâce à cette solution, les liens en ligne peuvent être utilisés pour connecter les différentes parties et générer des interactions en ligne.
Quelles contributions Huawei peut-il apporter aux clients ou aux partenaires de laboratoire de formation et d’innovation des talents d’Afrique du Nord ? Et aux nouvelles technologies telles que l’IA ?
Chez Huawei, nous nous efforçons d’améliorer les compétences numériques des Africains et encourageons la prochaine génération de talents du continent, dans le domaine des TIC. Huawei s’engage pleinement, depuis plusieurs années, à améliorer le niveau global d’éducation aux TIC en Afrique. Et promeut l’éducation numérique et la formation, tout en aidant les pays africains à renforcer les capacités locales en matière de TIC. Huawei tire parti des compétences numériques pour déployer, à travers divers programmes, les possibilités de l’avenir de l’Afrique.
… Huawei propose d’offrir aux États africains un « système d’identification et de contrôle de température »
L’un des programmes les plus impactant est sans doute « ICT Academy », qui regroupe plus de 300 établissements d’enseignement en Afrique. L’objectif consiste à former plus de 30 000 talents en TIC et des certifications techniques professionnelles Huawei ont été attribuées à plus de 6 000 personnes, depuis 2013. En complément, depuis 2015, le concours de « Seeds for the Future » sélectionne des jeunes talents exceptionnels dans le domaine des TIC. Plus de 500 jeunes africains, de 18 pays d’Afrique du Nord, sont ainsi venus en Chine pour recevoir une formation et faire l’expérience des TIC les plus récentes, en plus d’avoir un apprentissage interculturel.
Quant au développement des nouvelles technologies telles que l’IA, qui permettent de détecter le plus grand nombre de cas touchés par la pandémie du Covid-19, Huawei propose d’offrir aux États africains un « système d’identification et de contrôle de température » efficace. Le but est de favoriser la téléconsultation, de protéger les professionnels médicaux des risques d’infection et d’assurer au maximum la sûreté des ressources médicales.
Biographie de Michael Li, Président de Huawei Northern Africa Enterprise Group
Michael Li est le Président de Huawei Northern Africa Enterprise Group. Expert des technologies TIC et de la transformation numérique de l’industrie verticale de pointe, il travaille chez Huawei depuis plus de 21 ans.
Au cours des sept dernières années, Michael Li a contribué à la transformation numérique dans la région de l’Afrique du Nord. Il a été en charge de plus de 100 projets numériques à grande échelle : gouvernements, pétrole et gaz dans de nombreux pays africains, énergie solaire agro-électrique au Cameroun, numérisation du gouvernement en Côte d’Ivoire et des villes intelligentes en Égypte et au Maroc.
Parue dans CIO Mag N°67 Novembre-Décembre 2020 disponible en version PDF