Les dossiers à gérer sont nombreux. Bara Ndiaye, franco-sénégalais, a été nommé à la tête de la commission digitale et data du Groupement du Patronat Francophone. Et son défi s’annonce immense : créer le plus grand réseau d’entreprises francophones du monde dans une plateforme.
(CIO Mag) – Son ascension a été rapide et sa joie est à peine dissimulée. Bara Ndiaye, ce Franco-sénégalais, expert en communication digitale qui opère pour de grandes sociétés dont des multinationales porte une ambition sans limite. «Il nous faut répertorier l’ensemble des entreprises de l’univers francophone afin de faire réseauter les entrepreneurs entre eux à grande échelle», indique Bara Ndiaye qui a également fondé AMS. Et son engagement pourra prochainement prendre une toute autre dimension dans les prochaines semaines.
«Nous mettrons en place une très grande plate-forme nommée FAOS à l’initiative du Groupement du Patronat Francophone», indique celui qui vient d’être nommé Président de la Commission Projet-Digital & Data par Jean Lou Blachier qui est le Président du GPF. Cette nomination vient couronner un engagement professionnel ancré dans le digital pour cet entrepreneur implanté en région parisienne. «Avec AMS, nous avions déjà pensé ce genre de solutions à petite échelle au Sénégal. C’était pour référencer l’ensemble des services qu’on peut retrouver dans les villes», indique-t-il.
Puis il poursuit: «Maintenant, mon terrain de jeu s’agrandit. Les contraintes sont multiples mais les enjeux sont multiples autant que les potentialités », précise-t-il. Car il faut dire que cette plate-forme se donne pour mission également de faciliter l’accès aux appels d’offres publics et privé des entreprises de l’espace francophone. L’objectif de Bara Ndiaye, c’est de construire à terme un véritable espace de rencontre pour notamment faciliter les connexions entre les différents acteurs pour constituer des réseaux de partenaires solides.
Un vrai combat dans une période pandémique
La nomination de Bara Ndiaye est le fruit d’un long cheminement. Il faut dire que l’entrepreneur place l’aspect sociétal au cœur de ses démarches entrepreneuriales. «Durant toute ma carrière, j’ai toujours eu à cœur de travailler au rapprochement entre les différentes communautés francophones, autant pour les grandes entreprises que pour les plus petites avec un incubateur qui sera intégré à l’écosystème», indique-t-il.
Une analyse qui semble correspondre à la tendance du moment en raison de la pandémie du COVID-19. «Beaucoup de grandes entreprises sont en difficulté car ils n’ont pas réussi leur transition vers le digital. Mais un grand nombre de petites entreprises ont dû fermer leur porte car elles ont été dépassées par les événements», explique-t-il. Car la pandémie a frappé l’ensemble des pays de la planète sans distinction même s’il est important de préciser que le continent africain s’en est mieux sorti que le reste de la planète.
Alors qu’en France et au Canada, on annonce des taux de récession qui devraient frôler la barre des 10% selon les ministères des économies des pays respectifs, la récession sera en revanche moins forte sur le continent avec une moyenne d’1% seulement selon les chiffres officiels provenant des ministères des Finances continentaux.
Les challenges seront nombreux
Le défi n’en sera pas moins difficile à relever. «Nous avons beaucoup d’entreprises sur notre continent qui ne sont pas déclarés et qu’on ne pourra pas référencer», dit-il. Pour l’incubation, le défi s’annonce aussi relevé car repérer une jeune pousse n’est jamais aisée. «Nous savons qu’elles ont souvent leur page Facebook ou Instagram, mais ce travail doit aussi être entrecoupé avec des informations de terrain». Bara Ndiaye sait donc qu’il lui faudra s’armer de patience.
Enfin, une autre difficulté sera aussi de faire comprendre le positionnement du GPF. «Notre structure a été créée il y a trente-trois ans au Québec au Canada,en marge du IIème Sommet de la Francophonie, il mobilise un réseau de représentants patronaux et de structures professionnelles présents sur les cinq continents qui ont fait le choix du français comme langue des affaires», indique-t-il. Puis il ajoute: «Nous avons des bureaux à Paris mais la francophonie et ses 88 pays regroupent les intérêts de l’ensemble des pays composants cet espace sans oublier les francophiles». Car si la France occupe une place particulière, tout ne doit pas être centré sur elle uniquement.
«Nous travaillerons avec des élus et entrepreneurs de tous les pays composants cet espace qui est un outil d’influence», assène-t-il. Car Bara Ndiaye le sait, sa mission ne pourra être réussie que s’il met un point d’honneur à défendre le caractère inclusif des initiatives qu’il mènera dans le cadre de ses nouvelles fonctions durant les cinq prochaines années.
Rudy Casbi