Le Bénin expose ses performances numériques à sa diaspora de l’Europe

Après la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement (PAG) 2016-2021 dans le secteur du numérique, place à la reddition de comptes. Sur invitation de la Coordination nouveau départ diaspora Bénin France (CNDB), la ministre du numérique et de la digitalisation, Aurelie Adam Soulé Zoumarou, a entretenu la diaspora béninoise vivant en Europe ce dimanche 14 mars au cours d’un webinaire, sur le niveau d’opérationnalisation des projets phares pour la transformation numérique du Bénin.

(CIO Mag) – De 2016 à 2020, les indicateurs du secteur du numérique ont connu une nette progression au Bénin. Faisant du pays, le premier Etat ouest-africain en matière de fourniture des services par voie électronique, selon le sous-indicateur de l’EDGI relatif à l’indice de gouvernance électronique. Avec l’Estonie, le Bénin est le pays le plus rapide au monde en matière de création d’entreprise via un téléphone portable, à en croire la CNUCED. Et il s’illustre à la 8ème place en Afrique selon l’indice global de cybersécurité de l’UIT.

« Je suis heureuse de voir à quel point aussi bien le secteur public que le secteur privé s’est engagé dans la transformation digitale impulsée par le président de la République. Ce que nous nous sommes évertués à faire, c’est de mettre en place des socles qui vont permettre aux autres secteurs qui veulent entamer cette transformation d’aller plus vite, plus loin et de pouvoir bénéficier de ces socles pour bâtir eux-aussi leur transformation numérique », se réjouit la ministre du numérique et de la digitalisation, Aurelie Adam Soulé Zoumarou.

« C’est un secteur qui peut paraître ingrat (…) »

Avant d’en arriver à cette marge de progression, un flash-back sur l’état des lieux du secteur jusqu’en 2016 révèle un manque d’infrastructures numériques terrestres. Ce qui est à l’origine d’une faible adoption des usages numériques et de la maturité numérique. L’internet mobile enregistrait un taux de pénétration de moins de 20% et il y avait un manque d’engouement dans le secteur. Mais à partir de 2016, la vision du gouvernement était de faire du Bénin, « la plateforme de services numériques en Afrique de l’ouest pour l’accélération de la croissance et l’inclusion sociale. »

« Le président Patrice Talon a dit au détour d’une allocution qu’au 21ème siècle, les ponts qui relient les hommes sont d’avantage technologique. Une façon de dire pourquoi dès le début de son mandat, il a mis l’accent sur le secteur du numérique et de la digitalisation », révèle Wilfried Léandre Houngbédji, directeur de la communication à la présidence de la République. C’est à juste titre que six projets phares ont été annoncés avec la mise en place de six réformes pour faciliter leur réalisation. L’une de réformes qui fait des émules, c’est le code du numérique qui trace le cadre règlementaire du secteur, sa gouvernance et une structuration et des rôles clés,

Wilfried Léandre Houngbédji va plus loin : « c’est un secteur qui peut paraître ingrat au regard des investissements conséquents qu’il nécessite et du temps qu’il met à les matérialiser à tel enseigne que pendant que les investissements se font, les bénéficiaires n’en ont pas toujours conscience. Ce n’est que quand ils commencent à profiter de la plus-value de ces investissements qu’ils commencent à se rendre compte qu’il était vraiment pertinent de le faire. »

Bilan des réalisations

Le résultat des investissements consentis par le Bénin en termes de déploiement de l’internet haut débit et très haut débit a permis d’ériger 43 points numériques communautaires et 14 points d’accès à internet haut débit. Dans les zones blanches, le Bénin met en exploitation 34 sites de téléphonie mobile, ajouté à 2000km de fibre optique qui couvre le territoire. Concernant l’opérationnalisation de la Télévision numérique terrestre (TNT), les 29 sites de TNT dédiés sont tous équipés avec de 95% de couverture de la population. « Le gap de couverture sera absorbé par une couverture satellite qui viendra dans un second temps et dont les équipements techniques sont également en place », précise la ministre.

Dans la sous-région ouest-africaine, le Bénin est leader en matière d’identification. Car le pays dispose d’un Registre national des personnes physiques (RNPP) renseigné, disponible et exploité au quotidien. Avec en toile de fond, la modernisation de la gestion de l’état civil et la reconstitution des actes au profit  des citoyens. Ainsi, le Bénin veut opter à partir du 1er avril pour la dématérialisation des registres. Toutes ces actions entrent dans le cadre de la mise en œuvre de l’administration intelligente (Smart Gouv) à travers la généralisation de l’usage du e-commerce, l’usage du numérique par l’éducation et la formation ; et la promotion et le développement de contenus numériques.

Sur le volet sécuritaire, le Bénin a aujourd’hui une infrastructure à clé public qui permet d’assurer l’intégrité des données, la non-répudiation et l’identification correcte par l’émission des certificats électroniques. Il s’est également doté d’un datacenter certifié niveau III selon la norme TIA-942 qui a 236m² d’espace d’hébergement, une zone pour la PKI et un cloud privé du gouvernement. Pour assurer la confiance du numérique, le pays a adopté la stratégie nationale de sécurité numérique et son plan d’actions 2020-2022, suivi de l’élaboration d’une Politique de sécurité des systèmes d’information de l’Etat et une Politique de protection des infrastructures critiques.

« La diaspora béninoise est une niche de compétences dans le domaine du numérique et de la digitalisation. Elle est consciente que nos retards d’aujourd’hui facilitent le déploiement des solutions d’avenir. Elle est prête à apporter sa pierre à l’édification d’un pays prospère pour tous », rassure Maxime Avognon, président de la Coordination nouveau départ diaspora Bénin France. Ce webinaire est la cinquième conférence du cycle de rencontres qu’elle organise dans le cadre de ses activités de l’année 2021.

Michaël Tchokpodo, Bénin

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