Minette Libom Li Likeng, la ministre des postes et des télécommunications (MINPOSTEL) face à l’Assemblée Nationale le 7 juillet 2021, s’est exprimée sur la qualité de service dans les communications électroniques.
(Cio mag) – « L’amélioration de l’offre des services en qualité » est « un axe prioritaire » des pouvoirs publics dans l’enjeu important que constitue la transformation digitale au Cameroun selon la patronne des télécommunications.
Cependant dans son dense exposé sur le secteur relayé par la presse locale, elle a souligné les difficultés qui minent cette qualité de service.
Les abonnés a-t-elle cité, se plaignent principalement de la médiocrité technique de l’offre internet ; les porte monnaies électroniques sinistrés; le siphonage de crédit de communication; les difficultés à porter un numéro d’un opérateur à un autre (la portabilité des numéros mobiles); les difficultés à émettre des appels téléphoniques et les publicités mensongères.
Elle a également indiqué le fait que les opérateurs ne respectent pas leurs cahiers de charges occasionnant ainsi de multiples conséquences. Notamment la « mauvaise disponibilité du réseau » ; l’absence de redondances face aux coupures d’origines extérieures ; l’inexactitude des bases de données.
« Le constat est que dans les bases de données de tous les opérateurs, environ 10% des données ne sont pas fiables. Ce qui est énorme dans le domaine ! D’où une mauvaise qualité de service, » a-t-elle déclaré.
Les autres conséquences sont des coupures précoces d’appels et la dégradation de la qualité d’écoute ; une grande vulnérabilité aux menaces de sécurité : due aux mises en jour insuffisantes, aux certificats de sécurités non valides, à la non-maitrise des techniques des hackers et malware.
Mais aussi un faible débit entrant des paquets internet, d’où des lenteurs de téléchargements et de partage de données.
80% de défauts enregistrés sur le réseau à fibre optique
La gestion de la fibre optique est l’une des causes principales de mauvaise qualité de service au Cameroun selon les statistiques des opérateurs de communications électroniques évoqués par Minette Libom Li Likeng.
« En effet, le réseau des communications électroniques au Cameroun est régulièrement impacté par la destruction des câbles à fibre optique, lors de l’exécution des projets de construction et d’aménagement des routes, et par des actes de vandalisme et de sabotage des infrastructures qui la composent », a-t-elle dit.
Lire : Cameroun : les causes connues de la mauvaise connexion de Camtel
D’après elle, de récents constats effectués révèlent que pour un taux global de 80% de défauts enregistrés sur le réseau à fibre optique pour la période allant de 2017 à 2019, 40% sont dus aux travaux publics et 38% à des actes de vandalisme.
La ministre a également souligné « la faiblesse technique du Régulateur dans l’accompagnement » des opérateurs ; l’insuffisance des investissements par rapport à l’accroissement du nombre des abonnés ; des lacunes techniques au niveau du réglage des équipements (non-respect des normes internationales et du paramétrage de certains équipements réseaux) ; un dimensionnement des réseaux non optimisé.
Aurore Bonny