L’observance des mesures barrières contre la Covid-19 a poussé les entreprises et les administrations à adopter le travail à distance. Cette nouvelle forme de continuité d’activités influence leur existence et leur avenir. Une enquête digitale de KnowBe4 avec Lynchpin et ITWeb en 2021 sur le sujet au Nigéria, au Kenya et en Afrique du Sud amène à des conclusions, chiffres à l’appui.
(Cio Mag) – Le travail à distance restera une partie intégrante du fonctionnement des entreprises et des administrations, même après la période pandémique. En effet, les résultats issus de la collecte de données auprès des cadres intermédiaires, personnels informatiques, équipes de direction et consultants de divers secteurs insistent sur l’importance d’affiner les meilleures pratiques de télétravail en matière de sécurité, de formation et de gestion. Une orientation visant à assurer aux ressources et aux infrastructures, la sécurité et la stabilité dans leur fonctionnement, sur le long terme.
Dans la pratique, le télétravail a fortement influencé les processus métier. Il a ouvert une brèche de vulnérabilités informatiques favorables à l’action des cybercriminels. Parmi les organisations ayant connu un cyber-incident au cours de l’année 2021, révèle l’enquête, 46% au Kenya, 61% en Afrique du Sud et 14% au Nigéria ont été touchés par l’ingénierie sociale. Cependant, 57% des organisations en Afrique du Sud, 29% au Kenya et 32% au Nigéria continueront à télétravailler sur une base flexible. Et pour cause, 31% des organisations en Afrique du Sud, 11% en Kenya et 36% au Nigéria estiment que leur éloignement a permis d’acquérir de solides connaissances, leur permettant de résister aux attaques d’ingénierie sociale.
Toutefois, ces trois pays partagent les mêmes types de préoccupations en matière de sécurité informatique : le vol de données, les attaques et les atteintes à la réputation. Ce tableau sombre expose les surfaces d’attaques de ces entreprises et administrations. Une réalité qui n’a pourtant pas favorisé un ajustement budgétaire pour répondre à ces besoins changeants. Au contraire, certains secteurs ont subi des coupes sévères dans leur budget.
Les défis liés au télétravail
Les risques induisent des défis majeurs. Au Nigéria, le pays à l’économie la plus dynamique du continent, les défis portent sur l’implémentation des infrastructures de télétravail, le manque de budget, le déficit d’infrastructures à domicile et au bureau. Ce dernier aspect est l’une des réalités auxquelles est également confronté l’Afrique du Sud. Mais le pays au drapeau arc-en-ciel doit faire face à la construction et au maintien d’une identité d’équipe, la motivation et la productivité. De façon générale, il est question de formation en cybersécurité. Autrement dit, des employés bien formés pour constituer un pare-feu humain.
A en croire le rapport d’enquête, ce sont des « personnes capables de reconnaître les attaques d’ingénierie sociale, qui ne cliquent pas sur les liens et les pièces jointes et repèrent les tentatives de fraude telles que les e-mails professionnels escroqueries par compromis. » Sur cet aspect, les réponses de l’échantillonnage dans les trois pays sont approximativement positives. Ainsi, les employés se présentent comme la première ligne de défense contre les attaques.
Quid du contrôle de sécurité sur les infrastructures ? Entre le Nigéria, le Kenya et l’Afrique du Sud, il existe une forte disparité qui met en évidence le manque de confiance des entreprises envers les infrastructures et les contrôles de sécurité y afférent dans leurs pays. Un autre aspect non moins important, ce sont les défis de la main d’œuvre à distance. Ils résident pour la plupart dans le manque d’infrastructures à domicile et au bureau.
Par ailleurs, depuis le début de la pandémie, les processus de sensibilisation à la sécurité ont considérablement évolué. 66% des organisations sud-africaines ont changé les leur contre 52% des organisations kenyanes et 51% des nigérianes. Elles ont davantage recours au eLearning, aux simulations de phishing, des discussions sur la sensibilisation à la sécurité et des webinaires. Mais peu importe, le télétravail a de beaux jours devant lui. Au Kenya, 29% des personnes sondées pensent que le travail à distance resterait une réalité mais avec des politiques flexibles. Au Nigéria, ce chiffre était de 32% contre 57% en Afrique du Sud.