Apres le Cyclone Batsirai du 5 février 2022 qui a tué au moins 120 personnes et causé d’énormes dégâts matériels sur le territoire malgache, la résilience des entreprises de télécommunications a été mise à l’épreuve. Le Bureau national de gestion des catastrophes et des risques (BNGRC) a rapporté la rupture des services de télécommunications au lendemain du ravage. Ce fait a considérablement ralenti la poursuite des recherches sur le terrain d’après lui.
(Cio mag) – Dans un entretien accordé à Cio Mag, l’Agence de Régulation des Télécommunications de Madagascar (ARTEC) a rapporté un état global des opérateurs locaux dans le contexte du passage de Batsirai.
Le fournisseur Telma a enregistré une coupure backbone Fibre optique entre Antsenavolo-Manakara qui n’a pas eu d’impact sur les transmissions de données car ces trafics ont été basculés automatiquement sur le lien de secours.
Dans sa partie mobile, des sites rapportés hors services ont bénéficié d’un reroutage du trafic au bout d’une heure ainsi que du raccordement de la fibre en « peu de temps ».
Un problème de backbone en faisceaux hertziens dans certains lieux en a impacté d’autres du côté de l’opérateur Orange Madagascar.
Avec Gulfsat, les liaisons FH étaient hors services par endroits tandis que l’évènement le plus marquant chez Airtel était relatif à la chute d’un pylône.
« En effet, le pied du pylône anti cyclonique back to back a été carrément sectionné à cause de la force très élevée des rafales de vents et ceci a impacté tous les sites dans le cluster de Mananjary et Manakara », nous a indiqué l’ARTEC.
L’Eternel challenge
Selon le régulateur, les difficultés d’accès dues aux coupures de routes a retardé les interventions.
« Dans le contexte malagasy le plus grand challenge des télécommunications est et sera toujours la résilience qui est très conditionnée par l’accès vers les sites impactés », a-t-il souligné.
Néanmoins, les opérateurs locaux ont été « proactifs » d’après lui suite à une réunion préparatoire qui a permis de déployer des équipes sur les lieux d’impacts probables du cyclone.
« A part cela, durant la catastrophe et après, les centres de monitoring ont œuvré jour et nuit pour le suivi et la résolution desdits impacts dans les meilleurs délais. Durant les périodes post -Batsirai, des rapports en temps réel ont été fournis par les responsables techniques de chaque entité concernée sur les résolutions des coupures », a ajouté l’ARTEC.
Elle rapporte qu’elle n’a pas mis en place un programme Organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC) et qu’aucune faille n’a été constatée pour le moment étant donné le niveau de ressort des opérateurs.
L’Agence a rappelé qu’en tant que régulateur son rôle a été de veiller au respect des obligations desdits opérateurs qui se focalisent sur le maintien, à un niveau acceptable, de la connectivité malgré que les événements qualifiés de Force majeure.
Dans cette optique, elle a « observé la réactivité des opérateurs face aux diverses coupures qui se sont multipliées » et exigé des rapports périodiques afin de « garder une visibilité sur les impacts au niveau du secteur et par la suite améliorer la réactivité des autres parties prenantes concernées », a-t-on appris au cours de l’entretien.