Déjà challengé par de nombreux éditeurs internationaux, le secteur ivoirien de la cybersécurité et de la sécurité IT ne finit pas d’attirer de nouveaux acteurs. Les deniers en date sont l’Américain Hillstone Networks et le Russe Searchinform.
(Cio Mag) – Face à l’ampleur et à la complexité de la problématique des menaces cyber liées à la transformation digitale, adopter une posture pérenne pour renforcer la sécurité et la résilience des entreprises est tout sauf une sinécure. Selon les autorités ivoiriennes, les pertes dues aux crimes en ligne ont coûté 6 milliards de francs CFA en 2021.
Compte tenu de la situation, les budgets alloués à la cybersécurité grossissent chaque année. Les entreprises – de tous secteurs confondus – sont obligées d’investir des sommes conséquentes dans des projets de formation, de sensibilisation, de prévention et de protection.
Afin de leur garantir une assise contre les cyberattaques, de plus en plus d’acteurs se lancent en Côte d’Ivoire, avec pour objectif de gagner des parts de marché. Outre les services de classe internationale délivrés par des équipes locales et/ou étrangères, d’autres acteurs internationaux sont intéressés par l’essor de ce secteur. Les derniers en date sont les entreprises Hillstone Networks et Searchinform, respectivement basées en Californie et à Moscou.
Cybersécurité et sécurité de l’information
Depuis 2018, l’Afrique du Sud est le seul pays de présence de Searchinform sur le continent. Désormais, il faudra ajouter la Côte d’Ivoire sur cette – courte – liste. Spécialiste de la sécurité de l’information et de gestion des risques, l’éditeur opère dans une vingtaine de pays à travers le monde. En terres ivoiriennes, il se donne pour mission de contribuer à la protection du patrimoine numérique des entreprises. « Chaque année, Searchinform organise un road show et choisit un pays où développer ses solutions. Après 2018, il y a eu une trêve ; aujourd’hui nous sommes à Abidjan où nos solutions sont de plus en plus demandées ces dernières années », confie Mohamed Salah Sayari, Country manager.
Hillstone Networks quant à lui, est un acteur de cybersécurité qui fait ses premiers pas dans la région avec la Côte d’Ivoire comme porte d’entrée. Considérant la multiplication des plateformes de services connectés et les nouveaux défis de sécurité qui en découlent, l’éditeur – implanté dans plus de 60 pays – prône une démarche intégrative pour une protection globale des actifs et infrastructures critiques. « Aujourd’hui, nous sommes en face des organisations de cybercriminalité ; on ne peut pas se permettre d’avoir juste un firewall (pare-feu, ndlr) ; il faut changer la vision des choses », affirme Bassem Khelifi, l’un des responsables sur la zone Europe et Turquie.
« Etre agressifs sur les coûts »
Atteindre leurs objectifs ne sera pas simple. Sur le marché ivoirien de la cybersécurité en pleine croissance, les nouveaux venus vont devoir jouer des coudes. « On a énormément d’éditeurs : des éditeurs historiques notamment qui ont une grosse part de marché en Côte d’Ivoire », commente Laïcana Coulibaly, CEO de Diamond Security Consulting. Acteur ivoirien de la cybersécurité intervenant dans huit pays, il pense néanmoins que ces fournisseurs viendront faire bouger les lignes avec des innovations, de nouvelles fonctionnalités « et, pourquoi pas, être agressifs sur les coûts ». « Cela permettra aux partenaires que nous sommes d’avoir un large éventail de choix. »
Placer la venue de nouveaux acteurs de sécurité IT sous de bonnes augures, c’est aussi la vision de Samir Haddar, CEO de HAFS Afrique. « C’est une première sur le marché, dit-il ; leur arrivée répond à une problématique des entreprises où 80% des attaques proviennent de l’intérieur. »
Illustration. Photo de Jefferson Santos sur Unsplash