L’hydrogène, la révolution tech et énergétique à venir ?

Pour Laurent Mendy, CEO de Renew Tech, l’objectif est de faciliter l’accès à l’hydrogène sur plusieurs cas d’usages, et de faire des consommateurs d’aujourd’hui les consomm-acteurs de demain.

La recherche accélère sur l’hydrogène et plus globalement sur la création d’une économie bas carbone. Partout dans le monde, les startups et chercheurs créent l’économie énergétique du futur.

(Cio Mag) – L’hydrogène et son usage sont déjà un pari sur l’avenir. Son accessibilité au plus grand nombre est une question qui reste encore tabou. Pourtant, les spécialistes s’accordent à le dire : l’hydrogène est une solution d’avenir car non polluante. « Selon nos études, l’hydrogène naturel peut permettre aux habitants de notre planète de ne pas sur-polluer d’autant que c’est une énergie inépuisable », expliquent Eric Deville et Alain Prinzhofer auteurs du livre Hydrogène naturel, la prochaine révolution énergétique. Si l’hydrogène est un tournant géopolitique et énergétique majeure, c’est aussi parce que la biomasse permet cette évolution avec l’implémentation de centrale électrique d’une capacité de production supérieure à 500 MW de dihydrogène en zone rurale. C’est ce qu’affirme Heinz J. Sturm, expert en conception de piles à combustible et auteur d’un rapport tant attendu sur les conséquences de l’hydrogène qui a été rendu public lors de la COP 27 à Sharm El Cheikh en Egypte.

La clé de l’hydrogène: transformer en projets entrepreneuriaux les problématiques écologiques

Si l’écologie est un sujet majeur et que les start-ups engagées dans la DeepTech sont nombreuses, entreprendre dans le domaine de l’hydrogène demeure compliqué. Lancer un business avec moins de 100 000 $ dans ce domaine est presque impossible. Hassen Rachedi, fondateur d’HRS, expliquait dans un papier paru dans Challenges qu’il lui avait fallu hypothéquer sa maison pour se lancer dans l’hydrogène. Un risque qui s’est avéré payant pour l’ex-chaudronnier dont l’entreprise compte près de 100 salariés.

De son côté, Laurent Mendy, CEO de Renew Tech, compte bien tirer son épingle du jeu avec son innovation disruptive. « L’objectif pour nous est de faciliter l’accès à l’hydrogène sur plusieurs cas d’usages, et de faire des consommateurs d’aujourd’hui les consomm-acteurs de demain », indique l’entrepreneur accompagné par Mr Ibrahima Sissoko qui est également co-fondateur de la startup.

Fédérer les talents : un objectif prioritaire

Au sein de Renew Tech emmenée par Laurent Mendy, le premier objectif est de créer une équipe pluridisciplinaire et complémentaire. « Il nous faut rassembler toutes les éminences grises et constituer un pôle de connaissances pour résoudre les problématiques liées aux enjeux énergétiques », indique-t-il. La vision de Renew Tech est légitime, quand on sait que la transition énergétique sera un des combats majeurs des années 2030-2040 en Europe comme ailleurs dans le monde. « Il nous faut rassembler toutes les sphères actives dans ce domaine, des fonds d’investissements aux start-ups, des industriels aux décideurs politiques », détaille Laurent Mendy dont la feuille de route tient bien au-delà de 2030. C’est la raison pour laquelle Renew Tech veut se doter d’une plateforme de podcasting qui verra prochainement le jour afin de donner la parole aux acteurs et créer un cercle d’influences. Il faut dire qu’un an après l’annonce du plan Hydrogène 2030, la France a débloqué une enveloppe budgétaire de 3 milliards d’euros. Ce sera aussi l’occasion de rebattre les cartes de la géopolitique mondiale notamment avec les pays africains capables de fournir la matière en grande quantité pour un prix rendu très abordable en raison de l’absorption par la technologie d’une partie de ses coûts.

Quelle place potentielle pour le numérique et la blockchain ?

Si l’hydrogène pourrait permettre de produire une énergie bas carbone, la consommation de celle-ci est également un enjeu majeur autant que sa production. En ce sens, la blockchain, en favorisant les échanges de pair à pair, favorise la réduction des pertes énergétiques et améliorerait le rapport « kilowattheure consommé et kilowattheure produit ». De plus, pour un secteur aussi vital que l’énergie, la décentralisation de système garantit que si un nœud du réseau tombe, les autres continuent d’opérer. La startup américaine, SolarCoin, qui délivre un « jeton solaire » numérique pour chaque mégawattheure d’énergie solaire produit, a recours à ce système. Celui-ci s’échange sur un marché spécifique qui permet sa monétisation.

Le numérique, un allié ?

Dans le domaine des mobilités, le numérique pourrait jouer un rôle majeur dans la réduction des coûts de la pile à combustible nécessaire au fonctionnement des véhicules à hydrogène. Il s’agirait surtout de visualiser la quantité de platine nécessaire pour l’assemblage aux électrodes et d’en optimiser la quantité nécessaire et donc son coût. Actuellement, les constructeurs cherchent donc à diminuer la quantité de platine nécessaire. Ainsi, certains chercheurs développent une technique d’imagerie permettant d’obtenir plus d’une centaine d’images de la pièce grâce à un faisceau avant une reconstitution en 3D grâce aux informations obtenues avec le traitement numérique des données. Cela implique une formation adéquate des ingénieurs à travers le monde car les émissions bas carbone sont une priorité pour toute l’humanité, permettant une transition en douceur de nos modes de vie.

Une correspondance particulière de Casbi Rudy

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