(CIO Mag) – A écouter ce que disent les spécialistes du numérique, les tarifs des appels téléphoniques et des connexions internet devraient connaître une baisse au Cameroun avec l’avènement de la fibre optique. Pourvu que cela se traduisent dans les faits. Car, aujourd’hui, les Camerounais paient trop cher leur consommation téléphonique.
D’après un communiqué de presse publié début juillet par Camtel, les travaux de pose du câble sous-marin South Atlantic Inter Link (SAIL) avancent à un rythme satisfaisant.
Les éléments constitutifs du système de câble sous-marin censé relier la ville de Kribi au Cameroun à celle de Fortealeza au Brésil sont en train d’être déployés de façon progressive.
Selon le communiqué de presse, il s’agit du câble à fibres optiques, des répéteurs, des équaliseurs et des différentes unités de branchement (Branch Units). Un linéaire de 3000 km a déjà été posé. Le niveau d’avancement des travaux de construction du point d’atterrissement Kribi Câble Landing Station (kcls) dédié à l’exploitation, au contrôle et monitoring du SAIL, est également encourageant.
« L’expertise technique et technologique mobilisée dans le cadre de la construction de cette infrastructure de télécommunications, nous permettra de bénéficier d’un ouvrage à hautes performances et dans les délais requis », rassure le directeur général de Camtel, David Nkoto Emane. D’après l’état d’avancement des travaux en cours, l’entrée en service du SAIL est prévue pour fin septembre 2018.
Il faut relever que la fibre optique fait partie des infrastructures qui permettent d’avoir une connexion haut débit. Actuellement, elle est incontournable pour répondre à la demande croissante des débits avec des applications et des usages divers d’internet. C’est donc un vecteur de croissance pour l’économie camerounaise. De l’avis d’experts, une augmentation de 10% du niveau de pénétration du numérique au sein d’un pays correspond à un PIB supérieur à 0,6% par personne et à un taux de chômage inférieur à 0,8% avec une une propension à l’innovation à 6,4%.
Le secteur des TIC, de ce fait, est devenu un segment majeur économique pour les pays industriels avec une contribution directe de 5,9% du PIB en Europe, 8% au Nigeria, et seulement 3,5% au Cameroun. Ce faible taux s’explique d’une part par le taux de pénétration encore faible, soit 21% pour environ 5 millions de la population.
Le voyage numérique Cameroun/Brésil en une fraction de seconde qui se matérialise par la pose du câble à fibre optique est donc une opportunité à saisir pour le Cameroun. L’infrastructure à terme permet une connexion à haut débit. Ce qui signifie des applications nouvelles, plus de fluidité dans le e-commerce et le mobile money, des achats en ligne, l’accès à certains services de gestion sanitaire, agricole. Tout ceci à une vitesse plus supérieure et à une plus grande qualité qui implique par ailleurs la création d’emplois directs et indirects, et l’utilisation simultanée des équipements connectés. Toutes choses qui contribuent à booster l’économie nationale.
Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun