La septième conférence annuelle du Réseau de recherche et d’éducation de l’Afrique occidentale et centrale (Wacren 2022) a souligné la nécessité de développer des infrastructures de connectivité qui sont un pilier essentiel de la science ouverte.
(Cio Mag) – La septième conférence annuelle du Réseau de recherche et d’éducation de l’Afrique occidentale et centrale (Wacren 2022), s’est tenue du 27 au 29 avril à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, à Abidjan, autour du thème « Science ouverte en Afrique : relier les points ». Accueillie par l’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI), cette conférence a enregistré la participation de plusieurs délégations étrangères : Inde, Tchad, France, Bénin, Mali, Sénégal, Malawi, Danemark, Île Maurice, Burkina Faso, Angleterre, Italie, etc.). Elle avait pour but de faire progresser les politiques institutionnelles, nationales, régionales et continentales de la recherche et de l’éducation afin d’améliorer l’accessibilité des produits de la recherche et leur utilisation par tous, par rapport à la dynamique et aux réalités changeantes du monde actuel.
Ce qui expliquait également la présence des organisations régionales dont le Réseau régional de recherche et d’éducation de l’Afrique orientale et australe (UbuntuNet Alliance), le Réseau de recherche et d’éducation des États arabes (Asren) et le Réseau informatique européen dédié à la recherche et à l’éducation (Géant).
Piliers de la science ouverte
Selon les recommandations de l’Unesco, la science ouverte se définit comme un concept inclusif qui englobe différents mouvements et pratiques visant à rendre les connaissances scientifiques multilingues librement accessibles à tous et utilisables par tous ; à renforcer la collaboration scientifique et le partage de l’information au profit de la science et de la société ainsi qu’à ouvrir les processus de création, d’évaluation et de diffusion de la connaissance scientifique aux acteurs de la société et au-delà de la communauté scientifique traditionnelle.
Pour le directeur de cabinet du ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Prof. Arsène Toka Kobéa, la science ouverte repose sur des piliers essentiels que sont la connaissance scientifique ouverte, les infrastructures de la science ouverte, la communication scientifique, la participation ouverte des acteurs de la société et le dialogue ouvert avec les autres systèmes de connaissance. Ces piliers imposent aux acteurs de la recherche et de l’éducation de sortir des sentiers traditionnels de collaboration scientifique et de penser ouverture pour intégrer graduellement le réseau mondial. Pour permettre ainsi à l’Afrique de s’arrimer solidement au train de la révolution numérique mondiale qui, selon lui, va bientôt atteindre sa vitesse de croisière.
Déséquilibre à réduire
Un rapport de l’Unesco 2021 cité par Prof. Bakayoko-Ly Ramata, ambassadeur, déléguée permanente de la Côte d’Ivoire auprès de cette institution à Paris, permet de prendre conscience des enjeux de la science ouverte pour l’Afrique. Ce rapport révèle en effet que 90 % des productions scientifiques, des publications et des brevets émanent des pays du G20, alors que 80 % des pays africains investissent moins de 1 % de leur PIB dans la recherche.
Un déséquilibre important que la science ouverte peut réduire par la création et le partage d’infrastructures interopérables ainsi que le développement des compétences requises pour en exploiter les avantages tant au niveau régional que continental.
Dès lors, on mesure la déclaration du PCA du Wacren, Dr. Eyouleki Venant Palanga : « Je lance un appel pressant à nos gouvernements et (à) toutes les parties prenantes afin que chacun en ce qui le concerne fasse preuve de plus de pragmatisme pour soutenir nos efforts notamment à travers Africa Connect », ce réseau internet cofinancé par l’Union européenne et mis en œuvre localement par UnbuntuNet Alliance, Wacren, Asren et Géant.
Connecter le Wacren au reste du monde
En tant qu’opérateur de câble sous-marin qui relie l’Afrique à l’Europe, MainOne est aussi partenaire de Wacren pour connecter son point de présence basé à Lagos à celui de l’Europe situé à Londres. « Nous avons une route dédiée au réseau Wacren sur notre câble sous-marin. MainOne Côte d’Ivoire a connecté le point de présence de Wacren à Abidjan également. Nous fournissons les routes directes du réseau Wacren sur nos différentes infrastructures », a révélé, à Cio Mag, Etienne Kouadio, directeur général de MainOne Côte d’Ivoire et Manager général Afrique francophone.
Deux ateliers portant sur le calcul haute performance et le programme Libsense ont précédé cette conférence annuelle du Réseau de recherche et d’éducation de l’Afrique occidentale et centrale (Wacren 2022).
« Les calculs des réseaux de stockage sont des services entièrement liés aux réseaux d’éducation et de recherche et font partie intégrante du calcul haute performance, a expliqué Dr. Eyouleki Venant Palanga. Par ailleurs, la science ouverte est une thématique qui ne peut se développer que dans un environnement de partage comme celui des réseaux d’éducation et de recherche. C’est pourquoi nous devons continuer de développer cette valeur de partage dans un esprit communautaire comme le prône le programme Libsense. Ce dernier est un brillant exemple de nos efforts pour stimuler la science ouverte dans notre région et au-delà. »
En prélude à cette rencontre, un symposium a rassemblé la communauté ivoirienne d’éducation et de recherche, le lundi 25 avril, à l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire, afin de plancher sur les opportunités offertes par la science ouverte pour booster la recherche, l’innovation et le développement.