A Bénin Télécoms Services SA, nous voulons « davantage contribuer à la réduction de la fracture numérique au Bénin », William Gatien Tedji

(Cio Mag) – L’Etat béninois déploie les infrastructures et met progressivement en place un environnement propice au développement de l’internet haut et très haut débit. Bénin Télécoms Services SA s’aligne sur cette dynamique et travaille « à améliorer sa qualité de service en vue de gagner des parts de marché. » William Gatien Tedji, Directeur solutions et marketing de l’entreprise s’exprime sur les services et les ambitions de Bénin Télécoms Services SA. Interview !

CIO MAG : Quel est le résultat des reformes du gouvernement en faveur de Bénin Télécoms Services ?

William Gatien TEDJI : La situation de Bénin Télécoms Services se résume à celle d’une entreprise issue de la scission de l’opérateur historique Bénin Télécoms SA en deux entités : l’opérateur de gros, Bénin Télécoms Infrastructures SA et l’opérateur de détail que nous sommes, Bénin Télécoms Services.
Dans le cadre de la poursuite des reformes enclenchées il y a cinq ans, le gouvernement a décidé, au cours du Conseil des ministres du 21 juin 2017, de procéder à la restructuration des opérateurs publics de télécommunications, notamment Libercom SA, Bénin Télécoms Services SA et Bénin Télécoms Infrastructures SA.
Ainsi, un liquidateur a été nommé en Conseil des ministres au cours du mois de juin 2018 pour mettre en œuvre, dans un contexte de continuité des services à la clientèle, le processus de liquidation de Bénin Télécoms Services.
Le but des réformes entreprises par l’État dans le secteur des Télécoms, est de renforcer la compétitivité des acteurs et d’améliorer la qualité du service fourni à la population.

BTS a souvent été absente des choix préférentiels des utilisateurs béninois. Comment expliquez-vous cela ?

Je n’approuve pas ce constat. Bénin Télécoms Services opère dans le sous-secteur des télécommunications fixes. Certes, nous n’avons pas un parc énorme d’abonnés comme les entreprises multinationales du domaine des télécommunications mobiles, mais je peux vous assurer que nous disposons aux yeux de nos consommateurs, d’un bon capital de confiance en ce qui concerne nos prestations de télécommunications fixes.
Nous sommes conscients de nos faiblesses et travaillons dans le cadre des réformes en cours à améliorer notre qualité de service en vue de gagner des parts de marché.

A travers vos produits et services, quel débit d’internet fournissez-vous à vos différentes catégories d’abonnés ?

Bénin Télécoms Service fournit à sa clientèle des solutions de téléphonie fixe, des solutions internet et des liaisons spécialisées. En ce qui concerne les solutions internet, nous avons des offres « grand public » en technologie filaire et en technologie sans fil ainsi que des « offres entreprises » principalement en technologie filaire.
En matière de débit internet, nous offrons une large gamme de services multimédia haut débit et très haut débit à nos abonnés, selon leur besoin et leurs catégories socioprofessionnelles. Nos débits vont d’une capacité de téléchargement de 2 mégabits par seconde à plus de 150 mégabits par seconde en débit dédié grâce à la technologie par fibre optique.
Au-delà de 150 Mbps, nous proposons des offres à la carte sur la fibre que nous essayons de démocratiser sur le marché.

Vous avez récemment lancé de nouvelles offres plus accessibles à votre clientèle, avec une tendance vers le haut et le très haut débit. Quelle stratégie sous-tend cette démarche et quelle est votre vision à terme ?

Justement dans notre vision de démocratiser le haut et le très haut débit, nous avons lancé depuis le 1er décembre 2019, des offres internet ‘’Double Play’’. Ce sont des offres qui permettent d’avoir à la fois la « voix » (téléphone) et  la « donnée » (l’internet) à un débit supérieur à ce dont peuvent actuellement bénéficier les consommateurs.
Toutes les catégories socioprofessionnelles sont prises en compte dans nos offres ‘’Double Play’’ à savoir : particuliers, ménages, petites et moyennes entreprises, institutions, organismes et grandes entreprises.
Notre stratégie est donc à travers nos offres de type ‘’Home’’, ‘’Office’’ ‘’Pro’’ et  ‘’Pro-Gold’’ d’offrir à toutes les couches le haut débit, pour répondre aux besoins sans cesse croissant liés la transformation digitale de la population béninoise.
Nous avons pour vision à moyen et long terme de rendre disponible le très haut débit dans chaque commune du Bénin.

Quelle part prenez-vous dans la réduction de la fracture numérique ?

D’après les statistiques de l’ARCEP [Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste, Ndlr], le taux de pénétration de l’internet fixe au Bénin demeure faible, 0,21% en septembre 2019.
Avec notre vision exprimée, vous comprenez donc que nous entendons occuper une place de choix en tant qu’opérateur de services de télécommunications afin de contribuer davantage à la réduction de la fracture numérique au Bénin.

Votre offre internet haut et très haut débit couvre-t-elle le territoire national ? Sinon, quels sont les déploiements prévus en termes d’infrastructures et d’équipements pour combler le déficit ?

En termes de couverture du territoire national en haut et très haut débit, nous sommes dans une démarche d’extension progressive.
Déjà, je peux vous dire que nos principales villes et communes à statut particulier sont couvertes à plus de 70% en très haut débit par la fibre optique. Les quelques poches non couvertes en haut débit le seront grâce à nos futurs projets d’investissement.
Evidemment, grâce à notre politique de diversification des technologies d’accès, des solutions sont disponibles sur tout le territoire national. Nous disposons d’un réseau sans fil 4G LTE et de la technologie ADSL sur l’ensemble du territoire national.

Le Projet de développement des infrastructures des télécommunications et des Tic (PDI2T) piloté par le gouvernement pour le déploiement de l’internet haut et très haut débit vous a-t-il été utile ? Si oui, comment et à quelle échelle ?

Absolument, le Projet de Développement des Infrastructures de Télécommunications et des Tics nous a permis de rendre disponible le très haut débit dans nos grandes villes. C’est d’ailleurs le lieu de remercier le Président de la République pour son implication personnelle dans l’aboutissement heureux de la première phase de ce vaste projet qui nous permet aujourd’hui d’avoir des offres voix et données innovantes et disponibles sur l’ensemble du territoire national à des prix très accessibles.

Quels sont les obstacles auxquels vous êtes confronté dans la fourniture du haut et très haut débit aux populations ?

Il est important de souligner que la fourniture du haut débit internet à nos populations est tributaire non seulement des moyens financiers mais aussi du développement économique de nos villes et campagnes.
La principale difficulté que nous rencontrons concerne l’énergie électrique dont nous devons assurer la redondance sur nos sites pour garantir la continuité du service. Cela nécessite beaucoup d’investissements.
Le pouvoir d’achat de la population faible rend difficile le retour sur investissement dans certaines zones.

Quelles sont vos attentes ?

Je parlerai plutôt de vœux, pour poursuivre et achever très rapidement la réforme salutaire de l’opérateur historique des télécommunications afin d’avoir à très court terme dans ce secteur des partenariats publics privés, gage d’un développement harmonieux et rapide dans ce secteur très stratégique dans l’ambitieux Programme d’Action du Gouvernement (PAG).
En outre, notre grand souhait est que le gouvernement accélère la mise en œuvre de la deuxième phase du projet PDI2T pour accélérer la vulgarisation du haut et très haut débit internet.

Propos recueillis par : Michaël Tchokpodo, Bénin

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