L’offre numérique ivoirienne est constituée de plus de 40 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, dont 20 millions de souscriptions au mobile money. La couverture en réseau large bande est disponible pour environ 94 % de la population. D’ici 2025, la contribution du numérique dans le PIB de l’Afrique avoisinera les 300 milliards de dollars. La Côte d’Ivoire peut saisir cette opportunité.
(Cio Mag) – Entre l’offre numérique ivoirienne et son potentiel, il y a une corrélation à faire pour augmenter la contribution des Technologies de l’information et de la communication (Tic) dans l’économie ivoirienne. Selon les intervenants de l’African Digital Week (ADW), dont la 2e édition s’est tenue les 16 et 17 septembre 2021 à Bouley Beach Resort (BBr), avec le Patronat ivoirien (Cgeci), le Club des DSI, l’Union nationale des entreprises de télécommunication (Unetel), le Groupement des opérateurs des Tic (Gotic), et le Salon international des technologies de l’information et du numérique dédié à l’Afrique (SITIC), la Côte d’Ivoire doit promouvoir l’utilisation du numérique dans tous les secteurs d’activité pour devenir un pays d’innovation et complétement digitalisé.
Des freins au développement numérique
Les statistiques du premier trimestre 2021 du régulateur télécoms présentent un marché de l’internet mobile constitué de 19 millions d’abonnés. Toutefois, la digitalisation des services, qui devrait permettre à la population de consommer massivement le numérique, peine toujours à se mettre sur orbite. En cause, l’intégration moyenne du numérique aussi bien dans l’Administration publique que dans les services financiers et le secteur agricole ; le retard du pays en matière d’innovation ; l’insuffisance du capital humain ; la cybercriminalité ; la fracture numérique entre les grandes agglomérations et les petites villes de l’arrière-pays dont les populations sont mal desservies par les services de base, etc.
Pays d’Afrique de l’Ouest le plus digitalisé au niveau des services publics selon le département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, la Côte d’Ivoire a pourtant tout à gagner à saisir les opportunités offertes par le numérique. Une certitude partagée par Roger Félix Adom, le ministre de l’Economie numérique, des télécommunications et de l’innovation. Et pour parvenir à cette fin, il compte bien s’appuyer sur le secteur privé. Aussi, il a assuré sa disponibilité, en toutes occasions, à travailler avec tous les acteurs de l’écosystème du digital, afin de construire ensemble, main dans la main, une Côte d’Ivoire qui innove.
« La Côte d’Ivoire doit devenir un pays d’innovation (…) Nous devons instaurer le new normal : une Côte d’Ivoire complètement digitalisée et numérisée où les populations bénéficient des bienfaits de cette technologie », a martelé le ministre de l’Economie numérique.
Digitalisation en marche
En tout état de cause, le digital est devenu une réalité incontournable. A l’instar des hubs africains, il s’est rapidement propagé en Côte d’Ivoire où il est en train d’automatiser les citoyens et de refaçonner la société. Au cours de l’ADW-2021, les décideurs politiques se sont engagés à encourager l’innovation et renforcer la confiance dans le digital pour augmenter les compétences de leurs services et améliorer son impact en termes de productivité et de compétitivité.
En tenant compte des projets déjà réalisés et de ceux en phase expérimentale, Dr Brice Kouamé Kouassi, le Secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, chargé de la Modernisation de l’administration, permet d’espérer en des lendemains meilleurs. Il s’agit notamment du Système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’Etat (SIGFAE). Lequel a permis au gouvernement d’éliminer les doublons dans ses effectifs et d’économiser au moins 30 milliards de FCFA entre 2011 et 2013.
L’expérimentation de la signature électronique, notamment par le ministère de la Construction et du logement a aussi été cité par le secrétaire d’Etat. Grâce à ce nouveau système, ce sont plus de 90.000 Arrêtés de concession définitive (ACD) qui seront signés par an contre 17.000 actuellement. Dr Brice Kouamé Kouassi a enfin annoncé l’avènement d’un système intégré de gestion électronique des courriers, en vue d’harmoniser et uniformiser le traitement des courriers dans toute l’Administration publique.
Le digital « n’est plus un luxe pour nos entreprises, nos organisations et nos administrations qui se trouvent confrontées à la pression de la globalisation et face à des populations de plus en plus exigeantes car plus averties », a déclaré à juste titre le vice-président du Patronat ivoirien, Jean-Louis Menudier.
Afin de favoriser le brassage des expériences et compétences multiples et sectorielles, et élaborer des modèles de transformation digitale originaux, African Digital Week 2021 s’est articulé autour d’une dizaine de sessions (workshop et panels) auxquelles ont pris part 17 représentants de l’Administration publique et 56 du secteur privé.
Anselme AKEKO, Abidjan