CioMag) – L’usage des services financiers mobiles dans la sous-région ouest-africaine est en hausse, du fait de l’adoption croissante du téléphone mobile par les populations au cours des dernières années et d’une réglementation favorable à ce système de paiement. Cela a été relevé par le responsable de la division inclusion financière de la Banque africaine de développement (Bad), Robert Masumbuko, dans le tout dernier trimestriel de la Bad dénommé l’Observatoire de l’Afrique de l’Ouest.
Pour les spécialistes de l’inclusion financière, l’évolution à la hausse du paiement mobile ouvre la voie à une augmentation du taux de bancarisation dans cette zone, même si, pour l’heure, cette embellie régionale cache des disparités au niveau des marchés nationaux.
Contrairement à la Côte d’Ivoire qui affichait en 2013, six millions d’utilisateurs pour vingt millions d’habitants, dont plus de deux millions d’utilisateurs actifs, certains pays comme le Ghana et le Nigéria connaissent une croissance moindre à cause des règlementions inadaptées qui ont «entravé le développement du paiement mobile», souligne l’Observatoire de l’Afrique de l’Ouest. Qui note qu’au Togo, le paiement mobile a explosé, faisant grimper le montant des transactions financières à 26 milliards de FCFA, de 2013 à 2014.
Vers des services de paiement plus complexes
Dans l’ensemble, les opérations financières effectuées via le mobile sont encore des opérations de type basique telles que les dépôts, les retraits, les transferts de personne à personne et l’achat de crédits téléphoniques. Cependant, la division inclusion financière de la Bad note une évolution vers des produits plus complexes (exemple : paiement des factures d’eau ou d’électricité) au fur et à mesure que les entreprises de téléphonie mobile nouent des contrats de partenariat avec les fournisseurs de services publics ou privés. Alors autant espérer que les Etats, les opérateurs et les fournisseurs développent des solutions qui améliorent la gouvernance économique et sociale de manière à saisir cette opportunité historique pour réaliser rapidement l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest.