AITEK Innovation Summit 2024 : Appel à l’action de Redda Ben Geloune pour capter des retombées de l’IA au bénéfice de la Côte d’Ivoire

Fondateur et CEO d’AITEK Group, Redda Ben Geloune appelle à une synergie d’actions impliquant le Secteur public, le Secteur privé et la Société civile pour capter des retombées économiques induites par la révolution de l’IA au bénéfice des pays africains, en particulier la Côte d’Ivoire.

(Cio Mag) – Le Fonds monétaire international l’a indiqué dans un rapport : l’économie mondiale a atteint un PIB de 105 trillions de dollars en 2023 et devrait croître jusqu’à 227 trillions de dollars en 2050. Selon des prévisions de McKinsey, l’IA pourrait y contribuer jusqu’à 15,7 billions de dollars d’ici 2030. Des projections qui ravissent les Africains de la tech, non sans les intriguer. Au cours de la cérémonie inaugurale de la conférence “AITEK Innovation Summit 2024” organisée par AITEK, vendredi 5 juillet à Abidjan, à l’occasion de ses 20 ans, Redda Ben Geloune a eu un regard bien plus critique que policé sur le poids de l’Afrique dans cette économie, environ 2,7 %. Et ce, alors que le continent est considéré par les institutions internationales comme le plus riche de tous.

« Comment peut-on être le continent le plus riche du monde et contribuer à hauteur de 2,7 % du PIB mondial ? » s’est offusqué l’entrepreneur ivoirien. Aussi a-t-il appelé à une prise de conscience nationale sur la nécessité de sortir du wagon des spectateurs du monde numérique et « agir ensemble » pour pouvoir capter les bénéficies économiques induits par la convergence des technologies, en particulier l’IA.

Les avancées rapides de l’IA promettent en effet de transformer radicalement la création, la compétition, la collaboration, le travail, l’apprentissage et la gouvernance dans tous les secteurs d’activité. Pour Redda Ben Geloune, il est donc important pour l’Afrique de comprendre les concepts de l’IA et de développer des stratégies pour ne pas se laisser dépasser par cette révolution, faire bouger les lignes en vue de prendre sa place dans l’économie mondiale.

« Il va falloir qu’on se parle Secteur public/Secteur privé pour aller dans la même direction : celle de l’excellence de la Côte d’Ivoire qui sera pour moi un exemple pour les autres pays », a poursuivi le CEO d’AITEK devant un parterre de personnalités et d’acteurs de la tech. Figuraient le ministre de la Communication Amadou Coulibaly par ailleurs porte-parole du Gouvernement, Madoussou Doumbia, conseiller à la Président de la République de Côte d’Ivoire, et Gilles Thierry Beugré, directeur général de l’Agence nationale du service universel des télécommunications (ANSUT).

Crédit photo : Abidjan.net

“Call to action”

Si l’IA a pris toute sa place dans cette conférence ayant consacré des panels à l’écosystème des startups, de la cybersécurité, de la finance, des PME, de l’industrie de l’IT et du secteur de l’éducation, c’est parce que l’impact inévitable de ses transformations sur les métiers n’est plus à démontrer. Selon les conférenciers, l’IA permet d’optimiser les opérations de contrôle des réseaux de distribution d’eau ou d’électricité. Elle aide également à améliorer la gestion des flottes automobiles et à maîtriser au mieux les risques assurantiels. En matière de cybersécurité, l’IA peut être utilisée en mode “Continuous improvement” pour prévenir, détecter et bloquer les attaques basées sur les vulnérabilités.

Ainsi, dans un monde où l’IA se déploie de manière omniprésente, les entreprises sont à l’aube d’une révolution majeure. A en croire les panélistes, les transformations anticipées toucheront divers aspects des fonctions financières. Ces changements ne se limiteront pas à la technologie, mais impacteront également les structures organisationnelles et les rôles des acteurs clés. C’est pourquoi il faut travailler à l’acculturation des décideurs à l’IA pour leur faire comprendre ce qu’elle va apporter et comment ceux-ci vont devoir utiliser cette technologie pour gagner en productivité.

Les conférenciers ont aussi mis en relief les enjeux liés aux compétences en IA. La contrainte étant qu’une fois engagée dans un projet d’IA et d’analyse de données, c’est de la responsabilité des entreprises d’investir dans le recrutement, la formation et le développement des talents. Ceci, sans perdre de vue la règle du marché selon laquelle les talents formés peuvent partir dans deux ou trois ans.

Acculturation des managers à l’IA, développement des talents, pourquoi est-il essentiel d’y aller ? Avec l’augmentation de la contribution de l’Afrique dans le PIB mondial en ligne de mire, AITEK Innovation Summit 2024 a permis d’explorer l’IA et ses évolutions, la replacer dans le contexte de divers secteurs d’activité, tout en permettant aux entreprises de se projeter dans leur propre transformation.

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag Online
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
En savoir plus

View All Posts

Pin It on Pinterest