(Cio Mag) – Reporter Sans Frontière (RSF) dénonce une « mesure strictement punitive » et avertit d’un « dangereux précédent pour les journalistes », après l’arrestation ce 11 avril 2019 du fondateur et rédacteur en Chef du site Wikileaks dans l’ambassade d’Equateur en Grande Bretagne. Refugié depuis près de sept ans dans cette représentation diplomatique, Julian Assange est principalement recherché par les Etats-Unis d’Amérique pour avoir divulgué d’importantes données militaires comme un lanceur d’alerte. Informaticien et cybermilitant d’origine australienne, Julian Assange a été naturalisé équatorien, une naturalisation désormais suspendue. L’équateur lui reprochant d’avoir “violé les conditions de son asile”.
La vidéo de son arrestation a vite fait le tour du monde. Si le motif officiel est ainsi libellé, l’on sait que l’homme est devenu ennemi des Etats-Unis pour avoir divulgué sur Wikileaks des millions de données confidentiels sur le pays. Ces informations concernaient par exemple la guerre en Irak, sans oublier les déclarations sur les mails privés d’Hillary Clinton. « Le Royaume-Uni doit assurer sa protection en vertu des législations britannique et européenne pour sa contribution au travail journalistique », a écrit Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Une fois arrêté, les Etats-Unis ont demandé son extradition. De même, une ancienne affaire de viol en Suède abandonnée en 2017 ressurgit. Plusieurs réactions fusent depuis son arrestation. Elles pointent une persécution d’un lanceur d’alerte. Si certaines personnalités européennes parlent « d’attaque contre la liberté d’expression », d’autres, des autorités britanniques surtout, y voient une procédure judiciaire normale. Edward Snowden, l’autre lanceur d’alerte américain réfugié en Russie est allé plus loin, parlant de « jeudi noir pour la liberté de la Presse » et a dénoncé une « atteinte aux droits de l’homme ».
Souleyman Tobias