La 11ème édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) s’est déroulée du 15 au 16 décembre 2022 en Suisse sur le thème « Confiance, souveraineté, inclusion : enjeux et perspectives pour l’Afrique ». Placées sous le haut patronage de SEM Macky SALL, Président de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union Africaine, avec le soutien de la Commission Nationale de contrôle de la protection des Données à Caractère Personnel (CNDP) et de Huawei, ces assises se sont clôturé avec la prise de 11 recommandations pour promouvoir une économie numérique souveraine, sûre et inclusive en Afrique.
(Cio Mag) – A mesure que la révolution numérique transforme l’Afrique, l’importance accrue des services de communications mobiles s’accompagne d’un besoin croissant de sûreté, de sécurité et de souveraineté. En plus de cela, les décideurs politiques, institutionnels et chefs d’entreprises doivent relever les défis relatifs à la croissance démographique, la pénurie des compétences dans le domaine du numérique, la fracture numérique tout comme ceux liés au nouvel ordre mondial qui se dessine avec des conséquences humaines et économiques lourdes sur les économies fragiles mais très riches en opportunités qui se présentent pour elles.
Quant aux entrepreneurs et PME, ils doivent faire face au manque de financements alternatifs aux financements classiques difficiles d’accès. C’est bien pour toutes ces raisons que les politiques et cadres réglementaires doivent évoluer afin de promouvoir une économie numérique souveraine, sûre et inclusive.
11 Recommandations ou leviers pour promouvoir une économie numérique souveraine, sûre et inclusive :
1- Renforcer le capital humain par :
– La détection des talents, la formation des jeunes et des femmes aux compétences numériques afin de répondre aux besoins immédiats des entreprises et préparer l’avenir
– L’alphabétisation numérique et l’apprentissage tout au long de la vie
2- Elargir la base des structures actives sur le marché du financement des startups et des PME par :
– La création de micro-fonds privés ayant mandat pour financer les startups africaines dès l’amorçage
– La création d’instruments de financement panafricains ou instruments nationaux à vocation panafricaine pour répondre aux besoins de financement des PME et accélérer la croissance et encourager la création d’emplois jeunes
3- Favoriser les investissements dans les réseaux par :
– La construction d’infrastructures de télécommunication pour réduire la fracture numérique, et de datacenters locaux pour renforcer la confiance numérique
– La prise de mesures destinées à encourager les opérateurs télécoms à développer rapidement les infrastructures de connectivité
– La mutualisation des déploiements d’infrastructure pour réduire les coûts d’investissement et baisser les coûts pour les utilisateurs finaux
– La création de partenariats public-privé pour couvrir les territoires
4- Prôner la transparence dans les mécanismes de financement et combattre la corruption
5- Promouvoir le commerce électronique par :
– Un appui institutionnel et privé au développement des entreprises féminines de commerce électronique afin de tirer le plein potentiel de cette activité
– L’utilisation du réseau postal comme un guichet unique des e-services administratifs
– La facilitation des flux de données transfrontaliers
– L’organisation des supply chain (chaînes logistiques) de manière à rendre disponible les produits africains sur le marché
6- Adapter la gouvernance à l’évolution du monde numérique par :
– L’adoption d’une approche auto-souveraine axée sur la technologie, la réglementation et l’expérience utilisateur
– L’adoption d’une approche inclusive impliquant les populations et l’ensemble des parties prenantes dans le choix des parcours administratifs à digitaliser
– La promotion de systèmes d’information interopérables dans un cadre réglementaire basé sur des standards internationaux
7- Appuyer la sureté, la souveraineté et la sécurité des données par :
– Une adhésion effective aux efforts de collectivité et aux mécanismes multilatéraux comme la Convention de Malabo sur la protection des données à caractère personnel
– La création d’un cadre de dialogue sur la pacification du cyber espace
– La promotion d’une économie de la cybersécurité
– La création d’un fonds dédié à la cybersécurité
8- Encourager les investissements dans les technologies cruciales comme les technologies quantiques et la blockchain
9- Accroître l’inclusion numérique, sociale et financière par :
– La modernisation de l’Etat civil en mettant en place un système d’identification unique
– La mise en place d’un cadre de collaboration avec les opérateurs télécoms et l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème de l’identité pour faciliter l’interopérabilité des données
– La sensibilisation de la population sur l’importance de l’identité juridique
– La création d’un environnement de confiance où la vie privée des populations est respectée
10- Faire preuve de leadership en envisageant de nouveaux types de coopération qui porteront plus haut la voix de l’Afrique dans le nouvel ordre mondial qui se dessine
11- Promouvoir l’inclusion financière par :
– La création d’un cadre de collaboration entre établissements financiers et fintech pour élargir la portée des services financiers et enrôler le maximum de personnes
– La suppression des contraintes liées au financement des projets portés par la diaspora aussi bien dans leurs pays d’adoption que dans leurs pays d’origine
– Le développement des banques en ligne pour diversifier l’offre de services financiers numériques
Après cette étape de Genève, la 12ème édition des ATDA se déroulera en mai 2023 à Madagascar.