ATDA Madagascar 2023 : les recommandations issues des réflexions

  • Par CIO MAG
  • 21 mai 2023
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Au terme des deux jours d’échanges et de réflexions à l’occasion de la 12ème édition des Assises de la transformation digitale en Afrique (ATDA), des recommandations fortes sont issues des travaux sur le thème : « Capital humain : catalyseur d’un écosystème numérique africain performant. »

(Cio Mag) – D’ici 2050, la population africaine devrait presque doubler pour passer de 1,15 milliard de personnes en 2022 à 2,09 milliards, selon l’ONU. L’un des défis de cette croissance démographique, c’est de nous assurer que cette population soit formée, et puisse constituer le socle de compétences nécessaires pour pouvoir tirer parti de la révolution numérique qui est en train de disrupter tous les métiers. Et quand on sait que d’ici 2030, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques, on mesure encore mieux l’enjeu de pouvoir y apporter une réponse, afin de permettre au continent de disposer en nombre suffisant d’un capital humain qualifié.

08 recommandations pour faire du capital humain, le catalyseur d’un écosystème numérique africain performant :

  1. Soutenir la construction des infrastructures de télécommunications par :
  • La mobilisation des investissements internes et extérieurs nécessaires à la réalisation de grands projets africains dont l’objectif est de garantir l’accès à internet et élargir la portée des services numériques
  • L’instauration d’un dialogue Gouvernement-Secteur privé débouchant sur un Partenariat Public-Privé (PPP) équilibré, respectueux des lois pour :
  • Créer un environnement des affaires qui facilite le financement des infrastructures ;
  • Répondre aux enjeux et besoins de demain en matière de connectivité ;
  • Et assurer une transition numérique responsable
  • Le développement de modèles soutenables dans la durée impliquant le Public, le Privé et la population pour le financement et la mise en œuvre des Smart Cities
  • La création et la partage d’infrastructures interopérables avec les plateformes de formation ouvertes et étrangères pour combler les déficits de compétences nationales
  • Réfléchir à un rééquilibrage de la fiscalité entre les GAFAM et les gouvernements et l’usage des réseaux des opérateurs par les GAFAM (fair share).

2-Ancrer la notion de TIC dans le cadre scolaire et former les jeunes aux compétences numériques par :

  • Une collaboration accrue entre universités, grandes écoles, entreprises privées et groupes industriels pour :
  • Former des ingénieurs qualifiés répondant au marché de l’emploi
  • Offrir aux diplômés des débouchés professionnels intéressants sur le contient pour freiner la fuite des cerveaux
  • Des initiatives de formation et d’aide à l’entrepreneuriat (écoles numériques, académies, training center, etc.) afin de s’assurer de l’employabilité des jeunes au-delà de la formation
  • La certification du plus grand nombre de jeunes, qui est un gage de qualité en termes de formation
  • Des programmes visant à acculturer les jeunes dès le bas âge en proposant des cycles de formation pour l’acquisition de compétences numériques

3- Privilégier les politiques qui améliorent l’écosystème des entrepreneurs par :

  • Une réglementation cohérente, adaptée au monde numérique et au contexte local, pour créer des environnements favorables à l’innovation et à l’entrepreneuriat, et qui facilitent l’émergence de vrais “afro-champions”
  • La mobilisation de l’écosystème d’accompagnement des startups, dans une approche inclusive visant à soutenir le développement de services numériques à impact tant sur l’économie qu’au niveau de la société
  • La promotion du métier de développeur de logiciels pour :
  • Constituer un vivier de compétences professionnalisantes
  • Et approvisionner le marché mondial d’une main-d’œuvre qualifiée sans que ces jeunes ne soient obligés de quitter leur territoire

4-Renforcer les capacités des employés par :

  • La formation continue pour s’adapter à la transformation rapide des métiers
  • Des incitations à participer à des programmes de certification professionnelle externe
  • Des standards de compétences repensés pour s’assurer de disposer des compétences qu’il faut pour pouvoir apporter aux populations la valeur qu’ils sont en droit d’attendre des services numériques
  • Le renforcement des capacités professionnelles des employés dans le domaine de la cybersécurité afin de constituer un socle d’expertises de haut niveau en réponse aux évolutions et à la virtualisation des réseaux
  • La promotion du concept de “Security by design” pour intégrer la notion de risque dès la phase de conception des projets informatiques et s’assurer que les risques liés à la vie privée soient pris en considération lors de la conception de nouvelles applications

5-Augmenter le nombre de femmes opérant dans le secteur des TIC par :

  • La création de programmes spécifiques qui aident les femmes à accéder aux métiers de la Tech, notamment dans les domaines tels que les Sciences de la data, l’Intelligence Artificielle, la Fintech, l’Agritech et la Cybersécurité
  • La promotion des modèles féminins pour inciter les jeunes femmes à poursuivre des carrières dans les TIC
  • La sensibilisation des décideurs aux avantages de la participation des femmes dans l’économie numérique, tels que la croissance du PIB, la réduction de la pauvreté, la réduction de la fracture numérique et l’autonomisation des femmes

6-Appuyer la souveraineté numérique des Etats par :

  • Le renforcement des compétences et des capacités numériques des décideurs locaux pour comprendre les enjeux du secteur
  • La construction de datacenters qui affirment l’autorité stratégique du continent sur la scène internationale
  • L’adoption d’un raisonnement nouveau qui privilégie et soutient les compétences locales contre l’externalisation

7-Prôner la coopération régionale dans le secteur des télécoms & TIC par :

  • Des réglementations harmonisées à l’échelle régionale et continentale afin d’accélérer le développement économique et social ; l’existence de l’Alliance Smart Africa est un témoignage de cette volonté politique qu’il faut renforcer
  • La mise en œuvre d’importants projets transfrontaliers pour le développement de services numériques
  • Une adhésion significative à la dynamique d’intégration numérique pour booster le commerce transfrontalier
  • L’intensification de la coopération avec les organismes régionaux et industriels afin d’améliorer les capacités en matière de bande passante, de stockage et de cybersécurité

8-Instaurer la confiance dans les services numériques par :

  • La promotion d’une culture de cybersécurité et une politique de sécurité à même de faire face aux cybers menaces et protéger les intérêts nationaux et régionaux
  • La sensibilisation du public, des employés et des partenaires aux enjeux de la cybersécurité pour améliorer la maturité numérique

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