Awa Diop Girard, présidente – fondatrice de Deedo : “Les plateformes de téléchargement sont amenées à disparaître”

(CIO Mag) – Si les sites dédiés au téléchargement avaient des oreilles et pouvaient l’écouter, ils se donneraient sûrement la mort dans la minute qui suit tant la prédiction de Awa Diop Girard semble inévitable. De l’avis de cette Sénégalo-Française, présidente – fondatrice de la plateforme de streaming Deedo, l’avenir du téléchargement est compté. “Il y a toujours encore des plateformes de téléchargement, mais qui sont amenées à tourner vers le streaming encore une fois pour des raisons de stockage, pour des raisons diverses et variées”, explique cette titulaire d’un master en management international.

En dehors de la solution qu’il offre face au manque d’espace, Madame Girard trouve d’autres vertus au streaming. Ell estime par exemple que “tout est tracé” sur sa plateforme puisque ” l’artiste, à tout le moment, peut demander à son label d’avoir une traçabilité de ses écoutes sur notre plateforme. C’est absolument légal”, déclare la Dakaroise d’origine qui considère que “les plateformes doivent aller dans ce sens” vu l’immense continu “en libre accès en Afrique sur Internet”, ce qui “est inadmissible” à ses yeux. ” La musique se paie. Il y a des modèles pour pouvoir y arriver et il faut que le public le comprenne” d’où la communication qu’il faut faire ” la-dessus”.

Après s’être implantés en France, Awa Diop Girard et son équipe se sont installés au Sénégal et au Mali notamment. ” Aujourd’hui, nous n’avons pas ouvert au Cameroun parce que nous n’avons pas poussé nos catalogues sur les serveurs adressant ce pays-là”. Pour l’extension de Deedo en dehors de l’Hexagone, elle souligne que ” c’est une présence digitale, mais aussi une présence physique nous avons une filiale au Sénégal “. Avec son ” ami d’enfance” Nix, Awa Diop a passé de belles années sur scène avant de voyager. ” C’était très bien. Cela a permis de créer des rapports très forts entre nous. On se voit tous grâce à cette époque – là et on a eu à proposer des concerts dans les lycées et au Centre Culturel Français”, raconte encore Madame Girard.

Passée par les langues, elle ” a démarré dans l’interprétariat”, mais vite, devant la complexité du Japonais et du Chinois, la présidente-fondatrice de Deedo s’est ensuite “tournée vers le management”. Cause de cet échec ? Il y avait ” énormément de caractères”, confie celle qui dit en avoir terminé avec l’interprétariat. Aujourd’hui, visiblement, le streaming lui sourit dans un business qui promet, même si Awa Diop Girard ne veut avancer aucun chiffre. Et sur le front de la lutte contre le piratage, la Sénégalo – Française dit avoir mis au point un “plan d’action ” avec ses collaborateurs pour un démarrage au Sénégal.

Elle ne veut pas s’étendre sur la “stratégie”, mais laisse entendre que la misère des vendeurs de CD à la sauvette (pour ne donner que cet exemple” devrait être prise en charge d’urgence si le pays veut vraiment faire face à la piraterie, puisque, à ses yeux, ce qui encore d’abord le “fléau”, c’est l’extrême pauvreté de certains jeunes qui ne savent plus où aller. La ressortissante sénégalaise, 39 ans aujourd’hui, prenait part au Forum Francophonie de Dakar dont la première édition se termine vendredi dans la capitale sénégalaise. Placée sous le thème ” La Francophonie comme facteur d’intégration par l’innovation numérique : enjeux et perspectives”, l’ouverture a été présidée par le ministre sénégalais des télécommunications, Abdoulaye Bibi Baldé, représentant le Premier ministre, Mouhammad Boun Abdallah Dionne.

Elimane, Dakar

 

 

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