(CIO Mag) – Des logiciels ou tout simplement le numérique n’est plus une affaire réservée aux personnes bien portantes. Pour un premier temps ce sont des aveugles et des malvoyants parmi les handicapés au Cameroun qui bénéficient de l’ingéniosité et de l’assistance d’Habib Nahouta Trésor Ndelem qui a mis son savoir-faire à travers « Nahoutech », un logiciel humanitaire.
« J’ai eu l’idée de recréer une machine similaire pour assister les aveugles au quotidien dans leurs déplacements dans la détection des obstacles, dans la lecture des textes et dans l’identification des personnes par reconnaissance faciale », explique l’étudiant de 23 ans.
Bien sûr, sa passion pour le high-tech et la robotique a joué un rôle primordial dans la mise au point de ce produit. Avec l’aide de deux amis, il y a un peu plus d’un an, cet étudiant en ingénierie (Génie civil) à l’Ecole nationale supérieure Polytechnique de Yaoundé commence à développer « Jarvis », le prototype de cette intelligence artificielle conçue pour aider les personnes aveugles à se développer avec le numérique.
Actuellement, ce groupe de jeunes ingénieurs, réunis au sein de leur startup « Nahoutech », travaille sur un appareil complet d’assistance pour aveugles et malvoyants qu’ils appellent « Le Guidekit », qui permet la détection des obstacles, l’identification des personnes par reconnaissance faciale, la lecture des textes et une assistance complète à la navigation en temps réel. “Nous sommes à la phase de développement », explique Habib Nahouta Tresor Ndelem.
Au quotidien, ces étudiants se déploient dans les locaux de leur établissement. Pour organiser leur rendement au mieux, ils sont divisés en différents unités : programmation et intelligence artificielle, conception technique et électronique. Ce parcours ne se passe pas sans embûches.
« Notre principale difficulté actuellement est l’achat et l’importation de composants électroniques nécessaires pour notre dispositif, mais aussi le coût élevé de ceux-ci. Dans l’ensemble, nous sommes heurtés à la grande complexité du développement de notre système à cause de notre effectif réduit et de nos faibles ressources financières », regrette Habib Nahouta.
Leur détermination leur a pourtant valu d’être sélectionner pour le programme Hub Africa au Maroc, une expérience enrichissante pour les startups. Grâce à Hub Africa, ils ont pu nouer de nombreux accords avec des entreprises comme « Naviafleet », une entreprise tunisienne de géo localisation et tracking de flottes mobiles (voitures, camions, etc.)
Outre Guidekit, l’entreprise Nahoutech se penche sur un autre projet parallèle d’équipement électronique pour l’apprentissage du dessin. Pour l’heure, Habib Nahouta et ses camarades rêvent de brevets accordés par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) pour leurs deux produits.
Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun