Cameroun : la minsitre Libom Li Likeng chez les opérateurs pour évaluer le suivi des recommandations sur la qualité des services de télécommunications

  • 7 juin 2018
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(CIO Mag) – Plus que quelques semaines, le ministère des Postes et Télécommunications devra évaluer le suivi des recommandations faites dans le cadre de l’audit de la qualité de service des réseaux des opérateurs de communications électroniques. On se souvient que le rapport de l’audit a été rendu public le 27 octobre 2017 à Yaoundé. Minette Libom Li Likeng, refuse de dormir, de croiser les bras, car, avant la prochaine coupe d’Afrique des Nations (Can 2019), elle veut s’assurer que la communication sera fluide.

C’est d’ailleurs ce qui explique sa descente dans des structures. Minette Libom Li Likeng veut être sûre d’avoir rempli sa mission. Il s’agit de l’accompagnement des différents acteurs de la chaîne dans l’implémentation des recommandations. Elle a donc fait le tour de quelques-unes de ces structures pour prendre le pouls de la situation.

Première descente, chez l’opérateur historique des télécommunications Camtel. Celle-ci aura été la plus longue pour la simple raison, comme l’a indiqué le ministre, que Camtel est « l’écosystème dont dépend la qualité des autres réseaux ». L’opérateur Camtel, en sa qualité de doyen doit donc redoubler d’ardeur au travail pour relever les défis qui sont les leurs.

Escale ensuite du ministre et sa suite à l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC). Une visite opportune. Parce que d’entrée de jeu, le directeur général de la structure a avoué n’avoir pas été notifié des résultats de l’audit et par conséquent, n’avait jusqu’ici pas participé à une action visant l’amélioration de la qualité de service.

A l’Agence de régulation des télécommunications (ART), on a pu avoir une idée plus concrète de ce qui a été fait jusqu’ici pour corriger les manquements. Sur le terrain indique l’ART, la dernière évaluation qui date du 11 avril 2018 montre que les niveaux de mise en œuvre varie selon les opérateurs. Les taux de réalisation de la mise en œuvre des recommandations sont de 89% pour MTN, 98,93% pour Orange, 61,71% pour Viettel et 54,27% pour Camtel.

Ainsi, l’agence a pu constater, grâce au contrôle de couverture de qualité de service pendant la période de suivi de l’audit, que dans la ville de Yaoundé par exemple, les résultats étaient acceptables à part le taux de réussite des appels qui reste bas en 2G pour Orange, et dual 2G/3G pour MTN.

Par contre, dans la ville de Douala, les services voix 2G restent en dessous des exigences des cahiers de charge pour tous les opérateurs, excepté MTN. Mais en mode dual, les services sont acceptables pour Orange et MTN, mais pas chez Viettel.

Au cours de ce périple, le ministre avait un message: celui de travailler davantage car le consommateur, au moment de l’évaluation, devra être satisfait.

Les entreprises de téléphonie mobile, MTN, Orange, Nexttel et Camtel, six mois après la publication des résultats de l’audit, ont tout mis en œuvre pour ne pas se faire taper sur les doigts. Tour à tour, les représentants de ces opérateurs ont exposé les avantages réalisés durant la période corrective.

L’on apprendra néanmoins du représentant de l’opérateur Nexttel que tout est en train d’être fait pour corriger les manquements relevés. Freddy Rolland Tanguep, directeur des opérations de réseau, confie que les travaux de correction s’évaluent à environ à 64%.

De Calvin David Banga, secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications, l’on apprendra que les problèmes de qualité des services seront bientôt un lointain souvenir car le gouvernement accompagne les opérateurs pour la correction des manquements.

« Ces problèmes de qualité de service sont aussi dus aux questions techniques que nous sommes en train de régler, notamment avec la signature entre le gouvernement et les opérateurs de téléphonie mobile Orange et MTN des avenants à leurs concessions de convention de 2015. Ces avenants ont pris en compte des cahiers de charge précis pour respecter, pour la qualité de service des réseaux 3G et 4G ainsi que pour la couverture », indique le Calvin David Banga.

A l’issue de ce tour d’horizon, Minette Libom Li Likeng est formelle : « Le gouvernement de la République prendra toutes ses responsabilités. Nous sommes satisfaits, après cet important audit de la qualité des communications, un certain nombre de défaillances a été constaté. Un plan de correction a été mis en place et remis à chaque opérateur et les principaux acteurs avaient un rôle à jouer et particulièrement l’ART.

Le constat est que dans un premier temps, il y a eu une prise de conscience timide. A tous les niveaux, tant du suivi que de l’intégration réelle de ce plan de correction, il doit y avoir une accélération au dernier moment dans la mesure où l’échéance des six mois approche à grand pas. Nous avons engagé les uns et les autres à redoubler d’effort pour qu’à cette échéance le consommateur puisse lui-même témoigner que la qualité de service s’est améliorée. »

Voilà pourquoi le ministère ne s’est pas contenté des rapports qu’on lui envoie du terrain. Minette Libom Li Likeng est venue discuter avec les opérateurs pour connaître les difficultés afin de se faire, par elle-même, une idée de ce que les uns et les autres ont accompli et pouvoir les corriger le plus tôt possible.

Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun

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