Afin d’améliorer l’offre de connexion au sein des universités publiques et l’université Inter-Etats Congo-Cameroun et les interconnecter, un accord de fourniture d’une bande passante d’une valeur de 1, 075 milliard de FCFA a été signé cette semaine entre Camtel, la société nationale des télécommunications, et le ministère camerounais de l’Enseignement supérieur.
(CIO Mag) – L’accord a été officialisé le 8 septembre à Yaoundé dans la capitale camerounaise lors d’une cérémonie. Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), et Judith Yah Sunday Achidi, directrice générale de l’entreprise publique des télécoms, ont procédé à la signature.
A travers ce projet, il sera question de faire passer la connexion internet de 263 mégabits par seconde à 9333 mégabits par seconde. Cette aubaine favorisera les centres de développement du numérique dans ces universités selon le programme « E national Higher Education ». Lequel vise aussi depuis 2016 avec une enveloppe de soixante-quinze milliards de FCFA à accorder gratuitement 500 000 ordinateurs aux étudiants dans les universités d’Etats et privées du pays. Mais aussi à favoriser l’e-learning, le travail collaboratif en réseau, l’interconnexion universitaire et l’e-administration.
Concernant le don d’ordinateurs, rappelons qu’il a débuté en 2018. En effet, griffés « PB hev » (Paul Biya Higher education) et fabriqués en Chine par Shenzhen Technology, la distribution de ces ordinateurs a créé un tolet dans le pays.
Entre railleries sur leur qualité, leur mise en vente clandestines par la suite à des prix défiants toute concurrence, le don n’était pas de meilleur goût. Parfois revendu 30 000 FCFA sur le marché noir. Un prix moindre à 300 000 FCFA, la valeur d’un ordinateur PBhev selon le ministre de l’enseignement supérieur. L’opinion l’a d’ailleurs soupçonné de détournement. Car une telle somme pour de tels ordinateurs était incomprise. Ce, alors que selon Issa Tchiroma Bakary l’ex-ministre de la communication, l’exacte valeur de ces ordinateurs est de 100 000 FCFA. Une déclaration qui a jeté de l’huile sur le feu.
L’infime capacité de stockage des fichiers pour des ordinateurs dédiés aux étudiants et la recommandation de payer un abonnement Cloud par les autorités sonnait également comme une moquerie pour les étudiants qui ne peuvent réellement pas se permettre ce luxe.
Pourtant, le ministre de l’enseignement supérieur, voyait en ces ordinateurs « un précieux outil », « un vade-mecum », un « outil de chevet, un instrument capital de travail » avec lequel l’étudiant devrait adopter le slogan « pas un pas sans mon PB Hev », tel qu’il l’a déclaré dans son discours prononcé à l’occasion de la première distribution de ces gadgets.
Il avait d’ailleurs recommandé aux étudiants de s’en servir pour imaginer, créer et par conséquence « contribuer aux rendements d’échelle des différents secteurs » de l’économie camerounaise.
Aujourd’hui, ceux qui disposent encore de ces ordinateurs pourront peut-être aussi bénéficier de la nouvelle offre de bande passante.
Aurore Bonny