Un décret présidentiel signé mardi dernier vient de permettre à la Cameroon Télécommunications (Camtel) d’ouvrir son capital aux opérateurs du secteur publique et privé. Le texte évoque également les conditions d’emploi au sein du groupe. Une décision saluée.
(CIO Mag) – Les entreprises privées pourront désormais s’octroyer des actions auprès de l’opérateur télécoms historique. En effet, dans le décret signé par le président Paul Biya, il est noté que Camtel ayant l’Etat camerounais comme actionnaire unique est à présent ouvert à d’autres entités publiques ou privées en admettant des modalités participatives au capital social.
Autre nouveauté dans le fonctionnement de l’entreprise de Télécommunication : elle sera soutenue par une assemblée nationale générale, un conseil d’administration et une direction générale. La filiale demeurera sous les tutelles techniques et financières respectives du Ministère des postes et télécommunications (Minpostel) pour assurer la conformité des résolutions du conseil d’administration aux textes en vigueur et orientations sectorielles et du Ministère des finances (Minfi) pour l’assurance de la régularité des résolutions du même conseil d’administration.
Le Minfi s’assurera également de la soutenabilité des engagements financiers et de la cohésion collective des plans d’efficacité de l’entreprise aux programmes catégoriels.
Quelles prérogatives ?
A compter du récent décret, Camtel possède, opère et fournit les infrastructures et les services de communications électroniques selon les attributions faites par les autorités compétentes. A cet effet, le service national de télécommunications certifiera l’étude, l’installation, l’exploitation et l’entretien de toutes les entités utiles à la fourniture des services de l’e-communication au Cameroun et aussi la liaison des réseaux locaux aux réseaux étrangers. Camtel consolidera également la réalisation des activités commerciales, industrielles immobilières, mobilières et financières relatives directement ou indirectement à ses attributions dans l’optique d’appuyer leurs développements.
Ceux qui solliciteront désormais un emploi auprès du doyen des télécommunications n’ont pas été oubliés par le président Paul Biya. Effectivement, ils seront soumis à des conditions de recrutement.
Désormais, pour être employé à Camtel, il faut être recruté directement par elle, être fonctionnaire en détachement, agent de l’Etat relevant du Code du Travail mis à la disposition de Camtel et le personnel occasionnel, saisonnier et temporaire dont les modalités de recrutement, de rémunération et de rupture de contrat sont fixées par les statuts du personnel. Tous totalement pris en charge par Camtel.
Un décret salutaire
Il faut noter que le nouveau texte signé par le chef d’Etat camerounais est salué par bon nombre d’observateurs. Tels que des économistes qui y voient une décision bénéfique pour le pays en général.
« C’est une bonne décision, il s’agit de rendre Camtel plus performant. Nous avons vu que les entreprises publiques ne produisent pas grand-chose. Les allier à celles du privé dans ce cas vise plus de performance », a commenté Emmanuel Kugne, économiste camerounais joint par Cio Mag. « Il serait néanmoins nécessaire de privilégier d’abord les entreprises du secteur privé camerounais avant tout autre » a-t-il souligné.
« Les entreprises étrangères ont plus de moyens par rapports aux entreprises locales, certes. Mais il vaut toujours mieux privilégier les nationaux parce qu’il s’agit avant tout d’une entreprise nationale et il y aura des dividendes par la suite. Ainsi, le bon fonctionnement de l’entreprise sera bénéfique pour les caisses du pays. Par contre, les entreprises étrangères servent avant tout leurs intérêts », a-t-il argumenté.
Pour lui, Camtel est une très bonne affaire qui pourrait rapporter beaucoup d’argent. Car il a été prouvé avec le acteurs du secteur privé que le domaine tes télécommunications est très porteur.
Aurore Bonny, Yaoundé