(CIO Mag) – « Notre référence dans le domaine de la santé, c’est ici », a déclaré le ministre ivoirien de la Santé, Dr Eugène Aka Aouélé, faisant allusion au Centre national de radiothérapie Alassane Ouattara, où s’est tenu le vendredi 13 décembre, un point de presse dans le but d’annoncer la signature d’un nouvel accord de partenariat entre l’Etat de Côte d’Ivoire et le groupe suisse Roche. Accord qui vise un accès gratuit des patients aux médicaments Roche utilisés dans le traitement du cancer, l’hépatite B, l’anémie rénale chronique et l’hémophilie A.
Pour le représentant de l’Exécutif, ce partenariat est un moment historique. Il permettra d’investir également dans les campagnes de sensibilisation nationale, la formation, l’acquisition de nouveaux équipements, la radiothérapie, la chirurgie et la recherche clinique. Le séjour à Abidjan du président de Roche, Christoph Frantz, a été également mis à profit pour visiter le Centre national de radiothérapie.
En 2016, Christoph Frantz s’était rendu sur le site alors en chantier. Ce vendredi, il a pu se rendre compte de la qualité des appareils qui équipent cet établissement à la pointe de la technologie.
L’avantage des nouvelles technologies dans le traitement du cancer
« Quand il n’y avait pas la possibilité de faire un scanner avant la radiothérapie, on imaginait la zone anatomique, on faisait des dessins dans cette zone, et c’est là qu’on envoyait les rayons. Avec les nouvelles technologies, l’avantage d’avoir le scanner, c’est qu’on peut voir de manière très précise l’organe et envoyer de manière très précise telle dose de rayon dans cette zone », a fait remarquer Prof. Judith Didi-Kouko au cours de la visite guidée.
Selon la directrice du Centre national de radiothérapie Alassane Ouattar, les images prises dans la salle de simulation permettent au radiothérapeute et au physicien médical de réaliser la préparation informatisée du dossier du patient. Ce dernier sera ensuite admis dans le “Bunker” de radiothérapie où est installé l’accélérateur de particules utilisé pour traiter les cancers.
L’appellation Bunker tient du fait que cette salle est spécialement construite pour protéger l’extérieur des rayonnements émis. Il y est installé un écran qui affiche les mesures de hauteur et de latéralité pareilles à celles prises sur le patient pendant le scanner. Ainsi, le malade est repositionné dans les conditions identiques à la simulation. Ce qui permet d’envoyer avec précision la dose de rayon au niveau de la tumeur, tout en assurant une meilleure protection des organes sains environnant.
Curiethérapie de haut débit
Après la salle de simulation, la salle de planification et le Bunker, la visite guidée du Centre national de radiothérapie s’est poursuivie dans la salle d’application puis dans la salle de Curiethérapie.
“Par le passé, la curiethérapie de bas débit imposait au patient d’être hospitalisé pendant plusieurs jours dans une chambre plombée. Avec la nouvelle technologie de curiethérapie de haut débit, le patient passe quelques minutes en salle plombée, avec les équipes qui sont en salle de commande. Du coup, il n’a pas besoin d’être hospitalisé, il reste dans la même efficacité et le même confort, grâce à la nouvelle technologie », a explicité le Prof. Didi-Kouko.
Autre bénéfice de la curiethérapie de haut débit, elle permet d’éviter la radiothérapie externe quand le cancer de la prostate a été découvert très tôt, et de traiter la pathologie de manière très localisée.
Ainsi, du Scanner à la Curiethérapie, en passant par la Planification & Traitement (TPS) puis à l’accélérateur et l’application, le parcours du patient atteint du cancer se déroule dans un environnement hautement technologique pour garantir la précision des traitements.
« Cette technologie associée à toute la sensibilisation que le ministère de la Santé nous aide à faire pour la détection précoce du cancer de la prostate va permettre aux personnes atteintes de recevoir un traitement encore plus précis », a affirmé la directrice du centre.
Entre le 25 janvier 2018 et le 30 novembre 2019, le Centre national de radiothérapie a reçu 2477 nouveaux patients, réalisé 8258 consultations et traité 662 patients par radiothérapie. « Nous avons réalisé aussi 4002 cures de chimiothérapie », a-t-elle ajouté.
Les patients du Centre national de radiothérapie Alassane Ouattara proviennent de la Côte d’Ivoire. Mais aussi du Burkina Faso, du Mali, du Congo-Brazzaville, de la RDC et de la Mauritanie. Une convention a été signée en janvier 2019 avec le Bénin afin d’orienter à Abidjan tous les patients atteints de cancer et qui ont besoin de radiothérapie.
Selon Dr Eugène Aka Aouélé, la possibilité d’y réaliser des soins de santé primaires aux soins de santé sophistiqués traduit la vision du Chef de l’Etat de restituer à chaque citoyen son droit à la santé. « Ce centre n’a rien à envier à ceux de l’Europe », a déclaré le ministre ivoirien de la Santé.
Anselme AKEKO, Abidjan