Lancé depuis le Gabon avec le soutien de partenaires internationaux, le concours STARTx241 vise à soutenir le développement vers l’international de 10 start-up d’Afrique francophone. Objectif : les accompagner afin qu’elles puissent conquérir de nouveaux marchés. Celles-ci ont jusqu’au 15 février pour candidater.
(Cio Mag) – Même avec une population de 2 millions d’habitants (chiffres 2017) et un territoire à 85 % forestier, le Gabon affiche un potentiel prometteur pour s’imposer en tant que Hub technologique, intégré dans l’ensemble du territoire de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale). Doté d’un taux d’urbanisation et de pénétration internet parmi les plus élevés du continent, le Gabon s’active dans son ambition régionale par le biais de mesures législatives adressant le climat des affaires, tout en encourageant l’émergence d’un écosystème de TIC, en phase avec les ambitions entrepreneuriales et la dynamique d’innovation que connaît le pays. En effet, nombreux sont aujourd’hui au Gabon, ceux qui perçoivent dans cette vision de hub, l’opportunité de valoriser les marchés de l’Afrique centrale, et renforcer les capacités des start-ups africaines à lever des fonds à l’international, à partir du Gabon.
Tel est l’esprit qui anime l’idée du concours STARTx241 : regrouper un ensemble de start-up africaines à fort potentiel d’expansion au sein de la région de la CEEAC, qui représente un marché de près de 200 millions d’individus.
Contacté par CIO Mag, Sylvère Boussamba, fondateur d’Ogooué Labs et directeur du Startx241, fait part de l’ambition de voir émerger depuis le Gabon, de nouveaux champions africains dans le numérique. ‘’Outre les grands groupes, les start-up africaines ayant réussi des levées de fonds sont principalement issues de pays anglophones. Ceci est dû principalement aux tailles importantes des marchés anglophones, en plus de la maturité des écosystèmes d’innovation à l’instar de l’Afrique du sud, le Kenya, le Nigeria… A travers la plateforme Startx241, nous nous activons pour apporter aux start-up francophones le soutien logistique, technologique et managérial, de nature à les aider à développer leurs activités dans le marché gabonais et celui de l’Afrique centrale. Le pays est une porte d’entrée vers des espaces économiques plus larges, en l’occurrence la CEEAC et la ZLECAf, sans écarter les perspectives de développement à l’international’’, indique-t-il.
Des partenaires internationaux
Fort de ses partenariats de taille, STARTx241 déploie une structure d’accompagnement qui traite les différents aspects touchant au développement des start-up dans le marché gabonais, comme un tremplin vers les marchés de l’Afrique centrale. Outre le soutien de l’Union européenne, l’Agence française de développement (AFD), l’Ambassade de France du Gabon et l’institut français du Gabon, le programme compte parmi ses partenaires le groupe financier panafricain Cofina par le truchement de sa filiale du Gabon, le géant international des télécoms Airtel par l’intermédiaire de sa filiale du Gabon et l’accélérateur bordelais Héméra.
Le soutien de STARTx241 consiste en un accompagnement sur le plan managérial, visant à installer le mindset organisationnel qui met les start-up à une échelle de maturité efficiente, tant pour développer l’opérationnel dans les marchés de la région que pour réussir des levées de fonds. En parallèle avec cette dynamique d’implantation, STARTx241 propulse un éventail de solutions mises à la disposition des start-up, notamment pour assurer la distribution de leurs services et produits dans l’ensemble du territoire CEEAC. In fine, l’objectif est de capitaliser sur le potentiel du Gabon, en vue de développer un Hub régional doté de capacités technologiques et structurelles, de nature à amorcer l’internationalisation des start-up africaines.
Un processus de sélection a trois étapes
La candidature au concours est ouverte aux start-up francophones ayant au moins 2 ans d’existence, avec un produit ou service déjà commercialisé, tout en étant adapté au contexte du Gabon et des différents marchés de la région. A l‘issue de cette première étape, 30 start-ups seront sélectionnées pour bénéficier d’un programme d’accompagnement et d’évaluation plus approfondis, en vue de s’accorder en phase finale sur le choix des 10 start-up retenues pour intégrer la plateforme et bénéficier d’outils opérationnels mutualisés, développés dans le cadre dudit programme.
S’appuyant sur une vision pragmatique, ce processus constitue une mise à l’épreuve de la maturité managériale des start-up. Pour Sylvere Boussamba, ‘’Il s’agit plus d’un problème de management que de création de produits. Nous aspirons à conduire les start-up vers une trajectoire progressive, de telle sorte qu’elles soient capables de concourir aux fonds à forte valeur ajoutée. Et cela commence d’abord par le financement par le client, dont les revenus doivent être injectés dans un plan de développement structuré et réaliste”, explique le fondateur du programme
La crise sanitaire, un accélérateur de développement du numérique
Ce même pragmatisme visionnaire a été le caractère marquant de toute l’aventure de Ogooué Labs. Depuis 2013, les équipes de Sylvere Boussamba multiplient les progrès fédérant les efforts vers le développement d’un écosystème favorable à la floraison de l’économie numérique au Gabon. ‘’Notre premier constat a été le fait que 70% de la réussite des entrepreneurs dépend de la présence d’un écosystème favorable à l’éclosion du numérique… Dans ce sens, le développement d’un vivier de compétences locales a constitué notre priorité. Nous avons alors créé en 2018 l’école 241, pour former essentiellement des développeurs Web & Mobile et des référents digital grâce au partenariat stratégique et technique avec Simplon.co. Le deuxième axe a consisté en l’accompagnement des MPME (Micros, petites et moyennes entreprises) dans le processus de digitalisation, avec l’école 241 Business, destinée à initier les artisans, commerçants et dirigeants de PME aux techniques de marketing, de communication et de ventes via le digital’’, indique-t-il. Et d’enchaîner ‘’La crise du Coronavirus a été un réel accélérateur de cette dynamique, étant donné que plusieurs artisans, commerçants et dirigeants de PME n’avaient quasiment plus que le digital pour survivre dans le contexte pandémique. Le projet StartX241 s’inscrit donc dans cette trajectoire visant à favoriser l’émergence d’un écosystème favorable au progrès économique au Gabon et dans la région, tout en contribuant au rayonnement international des innovations africaines dans le numérique”.
Zakaria Gallouch