Ces Etats ont de bonnes raisons d’espérer en des lendemains meilleurs. L’échange de données électroniques entre leurs administrations douanières respectives devrait permettre de sécuriser les marchandises en transit, lutter efficacement contre la fraude et mobiliser davantage de recettes.
(Cio mag) – Un progrès vient d’être accompli dans la dynamique de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Niger d’aller à l’interconnexion de leurs systèmes d’information afin de juguler les défis liés au transit douanier. Réunis le 22 juin dernier à Abidjan, les directeurs généraux des douanes ivoiriennes, burkinabè et nigériennes ont procédé au lancement officiel du Système interconnecté de gestion des marchandises en transit (SIGMAT) par voie ferrée et à la signature des actes juridiques devant consacrer son extension au corridor routier. L’objectif principal de ce projet est de permettre l’échange des données électroniques pour une mobilisation accrue des recettes douanières.
Réalité tangible depuis 2019 entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso avant de s’appliquer progressivement à l’ensemble des pays de la région, le SIGMAT concernait jusqu’à ce jour, uniquement le transit routier. S’il s’étend aujourd’hui au transit de marchandises par mode de transport ferroviaire, c’est pour répondre au besoin de traçabilité et de suivi dématérialisé des procédures douanières. Un besoin exprimé par la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, auxquels s’est associé le Niger du fait des avantages offerts par cette solution, en termes d’échanges d’informations et de lutte contre la fraude.
« J’ai pour ma part une ferme conviction que cette infrastructure informatique partagée par les douanes contribuera au renforcement de l’intégration sous régionale et à la compétitivité économique des Etats membres de nos espaces économiques que sont l’UEMOA et la CEDEAO », a déclaré le ministre Moussa Sanogo en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Conditions de la réussite
Le représentant de l’Exécutif ivoirien a « vivement » encouragé la CEDEAO à veiller au suivi de cet important outil mis au service de la région, à travers des évaluations périodiques en vue de son adaptation aux mutations du commerce mondial.
Même son de cloche du côté du Niger. « Il ne serait pas opportun ici de rappeler que la réussite de cette interconnexion dépend d’abord et avant tout du respect du chronogramme qu’on s’est librement fixé », a rappelé le directeur général des douanes nigériennes, l’inspecteur principal Abdallah Harouna.
Le Général Da Pierre Alphonse, directeur général des douanes ivoiriennes a, lui, insisté sur l’importance des TIC dans la quête permanente de solutions aux défis du transit douanier. « L’interconnexion des systèmes informatiques douaniers, quoique constituant une avancée majeure dans la gestion du transit ne saurait à elle seule résoudre tous les problèmes inhérents à ce régime », a-t-il affirmé, avant d’exhorter l’ensemble des parties prenantes à travailler sur la gestion de la garantie et le renforcement de la surveillance par le recours aux nouvelles technologies y compris en matière de géolocalisation.
En ce qui le concerne, le directeur général des douanes du Burkina Faso, l’inspecteur divisionnaire Elie Kalkoumdo, a déclaré que la signature du protocole d’accord et de l’instruction cadre augure d’un partenariat renforcé et fructueux entre ces Etats.
Sous l’impulsion de la CEDEAO, la mise en œuvre du SIGMAT a été rendue possible grâce aux partenaires techniques et financiers qui l’ont accompagné, à savoir la Banque mondiale, l’Union européenne, le GIZ, la Coopération allemande, la Coopération néerlandaise, l’UEMOA, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l’Organisation mondiale des douanes (OMD).
Anselme AKEKO, Abidjan