(CIO Mag) – L’appel à se faire ré-identifier se fait avec diligence. Entre 7 et 40% seulement d’utilisateurs selon les opérateurs de la téléphonie mobile se sont pliés à cette exigence. Maigre moisson pour une opération qui a débutée le 12 septembre 2017 et qui vise à identifier environ 30 millions d’abonnés avant le 31 mars prochain. Mais voilà, les usagers traînent les pas alors que les raisons de se faire identifier sont bien évidentes.
Lancée consécutivement au décret n°2017-193 du 22 mars 2017 portant identification des abonnés des services de télécommunications, TIC ouverts au public et des utilisateurs de cybercafés, cette opération d’identification tranche avec la précédente qui a eu lieu en 2011.
Entre les mailles du régulateur
A cette époque, les entreprises de téléphonie mobile se sont contentées de photographier la carte d’identité et d’enregistrer le numéro de téléphone de l’utilisateur sans vérifier, ne serait-ce que par un SMS ou un appel interrompu, si le numéro communiqué était bien le sien. Et ce n’est pas tout. Un utilisateur de la téléphonie mobile pouvait se faire identifier avec la copie d’une pièce d’identité. Un autre encore pouvait remettre une pièce d’identité à une tierce personne qui accomplissait l’acte d’identification auprès d’un agent, lequel se pliait à la bonne foi de la personne mandatée.
Autant de pratiques qui avaient permis à certains usagers de la téléphonie mobile de passer entre les mailles du régulateur télécoms. Notamment en communiquant de faux numéros de téléphone mobile ou en présentant de fausses pièces d’identité.
Enjeux sécuritaires et économiques
Face aux enjeux sécuritaires et économiques de l’identification, l’opération en cours se fait obligatoirement sur la présentation d’un document d’identité biométrique. Séance tenante, l’abonné se soumet à une prise de vue. Chez MTN CI, il reçoit sur son téléphone portable un code USSD qu’il communique à l’agent d’identification et finalise ensuite l’opération par une signature numérique. Et si le déroulement de l’opération diffère d’une compagnie à une autre, l’abonné ne peut, dans tous les cas, se faire représenter.
Intégrées à leurs dossiers, ces données biométriques permettront aux abonnés identifiés de continuer à utiliser les services de télécommunications (appel, message, paiement mobile) après le deadline indiqué dans le décret instituant l’opération. Quant aux retardataires, ils ne pourront plus émettre d’appel après le 2 avril. Et s’ils ne se font pas identifier dans les deux mois qui suivent la fin de l’opération, ils ne pourront plus recevoir d’appel ni envoyer des messages.
Cette restriction d’appel évitera à la Côte d’Ivoire d’avoir sur son sol des usagers anonymes dont les numéros de téléphone mobile pourraient servir à préparer et lancer des attaques terroristes.
Anselme AKEKO
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