Quelque 11 millions d’Ivoiriens sont attendus dans les centres d’enrôlement pour les nouvelles Cartes nationales d’identité (CNI) biométriques qui seront produites par la société belge Semlex, sélectionnée par la Côte d’Ivoire pour la mise en place du Registre national des personnes physiques (RNPP). En ligne de mire, les élections présidentielles d’octobre 2020.
(CIO Mag) – L’enrôlement en masse pour les Cartes nationales d’identité (CNI) biométriques à puce électronique sécurisée et à multiple usages a démarré lundi 17 février 2020 à Abidjan. Ces nouvelles cartes seront produites par la société belge Semlex intervenant dans le cadre d’un Partenariat public privé (PPP), en collaboration avec l’Office national de l’état civil et de l’identification (Oneci). Coût de l’opération : 50 milliards de francs CFA financés à 70% par l’opérateur.
Sont attendus dans les centres d’enrôlement, quelque 11 millions d’Ivoiriens. Dont les 6,3 millions de citoyens détenant les CNI arrivées à expiration en juin 2019 puis prorogées jusqu’au 30 juin 2020, les nouveaux majeurs d’au moins 16 ans et les personnes naturalisées.
En ligne de mire, les élections présidentielles d’octobre 2020. Les nouvelles Cartes nationales d’identité biométriques devant servir à l’inscription sur la liste électorale.
La période d’enrôlement est relativement courte. Mais les bénéfices sont importants pour le pays. Aussi les autorités ont-t-elles souhaité des équipements mobiles d’enrôlement pour un déploiement rapide sur l’ensemble du territoire. Cela, indépendamment des sites physiques d’enrôlement.
L’opération s’inscrit dans la mise en œuvre du Registre national des personnes physiques (RNPP). Lequel registre aboutira à l’édification d’un système intégré, global, fiable et sécurisé. Les informations sur les personnes enrôlées seront centralisées dans une base de données. A chaque Ivoirien sera associé un Numéro national d’identification (NNI) qui le suivra dans tous les événements d’état civil.
La biométrie au cœur de la stratégie nationale de l’état civil
« C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’identification en Côte d’Ivoire », a déclaré le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Sidiki Diakité, au cours de la cérémonie de lancement, lundi. Il était entouré de plusieurs membres du gouvernement et de la société civile.
Cet enrôlement de masse, faut-il le souligner, a été précédé d’une phase d’expérimentation dans les régions de la Nawa, du Gboklè et de San Pedro. Une phase pilote a permis ensuite à 11 331 citoyens de se faire enrôler sur 43 sites dans dix régions du pays, entre le 23 décembre 2019 et le 14 février 2020. Il est également bon de préciser que la délivrance des cartes nationales d’identité est soumise au paiement d’un droit de timbre fixé à 5000 francs CFA par la loi de finances 2014.
Au-delà des contraintes de l’agenda électoral, l’enrôlement en masse pour les CNI biométriques est un pan de la stratégie ivoirienne de l’état civil. Une stratégie arrimée au « Programme africain pour l’amélioration accélérée des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et la production de statistiques vitales ». Dénommé APAI-CRVS, ce programme a été adopté en février 2015 à Yamoussoukro.
Anselme AKEKO, Abidjan