Joël Nianzou est le président de la Plateforme de la presse numérique de Côte d’Ivoire (PNCI). En marge du SASEN, Salon africain des startups et de l’économie numérique (8-9 juin 2023), il est revenu sur la deuxième édition des Awards de la presse numérique (APN) et l’organisation prochaine du Salon africain du numérique, des technologies de l’information et des médias (SANTIM). Entretien.
Cio Mag : Qu’est-ce qui justifie votre présence au SASEN ?
Joël Nianzou : C’est un événement qui nous rassemble tous et qui nous parle. Qui dit numérique parle de ce que nous faisons comme actions. Et qui parle de l’économie numérique nous rassemble aussi. Nous sommes ici pour participer à cet événement, pour comprendre et s’approprier la thématique sur l’économie numérique. Mais aussi entrevoir quelques partenariats et collaborations possibles parce que nous avons en projet la mise en place du Salon international du numérique, de l’information et des médias, qui sera un deuxième pan des Awards de la presse numérique. Donc pour nous, le SASEN est capital parce qu’il nous permet de comprendre les avancées technologiques, les nouveaux outils et de mieux préparer l’organisation du Salon africain du numérique, des technologies de l’information et des médias (SANTIM).
Et quels objectifs voulez-vous atteindre à travers le SANTIM ?
Il s’agit de quadriller qualitativement le secteur de l’information numérique en Côte d’Ivoire pour réfléchir aux véritables thématiques relatives au développement du secteur. Et, pourquoi pas, aborder des thématiques qui touchent les Gafa dans le but de comprendre comment nous pouvons booster notre économie autour de cette réalité de l’économie numérique, notamment à travers Internet. C’est d’ailleurs le thème principal de ce salon : booster l’économie numérique à travers Internet.
Vous venez de clôturer la deuxième édition des Awards de la presse numérique (APN). Quelle(s) leçon(s) tirez-vous de ce rendez-vous ?
Ce grand événement rassemble les professionnels de l’information numérique autour de l’excellence. C’est une première rencontre du genre au niveau de l’Afrique. Et c’est un sentiment de satisfaction, bien sûr. Puisque nous avons démarré initialement avec quelques catégories et quelques découvertes ; et là, on avance avec quelques innovations à l’intérieur et avec encore des découvertes. Ce qui est notable d’ailleurs et qui permet à chacun de pouvoir se faire une idée du secteur de la grande famille de l’information numérique qui prend en compte tous ces acteurs et professionnels.
Des actions majeures suivront également. Notamment la signature d’une charte des lauréats : charte de bonne conduite à respecter sur un an en leur qualité d’Ambassadeurs de l’excellence ; et la certification ou la labellisation des sites web des médias lauréats.
Le lancement de la troisième édition des APN et la signature de la charte se feront lors d’une cérémonie prévue à la fin 2023.
Au niveau des perspectives, la PNCI organise dans la période 2023-2024, la troisième édition des JAFN : les Journées africaines des femmes du numérique, à Bouaké sous le parrainage du ministre des Transports, Monsieur Amadou Koné.
Sont aussi annoncés des projets de formation destinés aux journalistes. Dites-nous en un peu plus.
Pas que les journalistes. Comme je le disais, les acteurs de l’information numérique : les blogueurs, les influenceurs et des activistes web. Il y a toutes ces personnes-là, mais aussi les promoteurs de média, des entrepreneurs du secteur, et bien plus. Nous avons catégorisé en trois grandes parties nos actions qui touchent les entrepreneurs du secteur, les femmes et les jeunes. Nous les accompagnons à l’intérieur de tout ce que nous faisons, en plus des activités sur la question de l’excellence.
Peut-on dire aujourd’hui que la migration de la presse papier vers le numérique est un pari gagnant en Côte d’Ivoire ?
Vous savez, la Côte d’Ivoire est obligée de cibler les médias de façon générale. Ces médias ont déjà compris la nécessité d’avoir des déclinaisons au niveau du digital.
Les médias classiques ont essayé d’abord de mettre en place des sites d’information rattachés à leurs médias principaux mais ce n’était que des relais.
Ensuite, ils ont compris qu’il fallait aller au-delà ; avoir des rédactions autonomes avec des contenus créatifs ; avoir des contenus beaucoup plus portés sur la question des grands genres ; et certains l’ont compris. On essaie d’expliquer cela à travers les conférences que nous organisons à l’occasion des Awards de la presse numérique pour faire comprendre aussi qu’il y a toute une stratégie, un business autour, un volet marketing digital, une équipe dédiée à la migration vers le numérique. Toutes ces questions sont soulevées d’ailleurs au salon.
Avez-vous un appel à lancer aux acteurs qui composent l’écosystème de la communication numérique?
C’est de comprendre qu’il faut aller au-delà de ce que nous faisons déjà. Un, formation/information ; il faut les faire et s’engager qualitativement dans le secteur ; prendre des personnes qu’il faut, des personnes qualifiées et y travailler. Et ça, c’est quelque chose de très important : se former, se former et se former. C’est vraiment capital pour nous. C’est pourquoi au niveau de la PNCI, nous mettons un accent fondamental sur la formation et l’information des entrepreneurs, des acteurs eux-mêmes. Et puis, nous avons un système d’incubation que nous mettons en place qui réunit à la fois les jeunes, les femmes et les entrepreneurs.