Situé à Grand-Bassam, à quelques encablures d’Abidjan, le Village des technologies de l’information et de la biotechnologie (Vitib) va beaucoup mieux. C’est le directeur général de cette zone franche, Philippe Pango, qui l’a fait savoir dans une interview accordée à Fraternité Matin. Contrairement à 2012, où le Vitib avait enregistré un déficit de 789 millions de FCFA, en 2013, le Village des technologies a fait un profit de 363 millions. Pour réussir ce revirement de situation, le Vitib a lancé de nouveaux produits et services, notamment l’internet et l’hébergement dans son data center. Des dividendes auxquelles se sont ajoutés le loyer payé par les entreprises ainsi que les redevances que celles-ci versent sur leurs chiffres d’affaires respectifs. Toutes choses qui poussent Philippe Pango à insister sur la nécessité de s’appuyer sur le noyau d’entreprises existant pour développer encore plus le Vitib. Considérant la zone franche comme un start up, qui est à son point zéro, le directeur général, met également l’accent sur la restructuration et l’assainissement des pans importants de l’entreprise. Maintenant que la situation de la zone est positive, le Vitib entend tirer profit de la « croissance phénoménale, la reprise économique, le climat de paix qui s’est installé depuis la fin de la crise post-électorale ».
Avantages fiscaux et douaniers : zones de turbulences
Selon Philippe Pango, la loi 429-2004 qui régit la zone franche de Grand-Bassam prévoit que « toute entreprise agréée peut s’y installer et bénéficier automatiquement d’un certain nombre d’avantage fiscaux et douaniers, avantages qu’elle ne peut avoir en dehors de ces lieux. Ceux-ci se résument en 0% d’impôts (qui ne passent qu’à 1% à partir de la 6è année) ; 0% de frais de douane, et 0% de taxes. Ces trois zéro 0% mis les uns dans les autres sont les trois piliers de notre argumentaire de vente. Malheureusement, poursuit-il, ces lois sont truffées de non-dits. Disons que de l’avis de nos entreprises agréées, le triptyque 0 taxes, 0 impôt, 0 douane n’est pas effectif à 100% parce que certaines agences gouvernementales continuent de leur imposer certaines taxes alors que nos entreprises demandent une application pure et simple des textes de loi, tels qu’ils sont écrits. » Pour parer tout désagrément, le directeur général du Vitib invite donc à regarder ces textes de loi de manière rétrospective, après dix années de pratique, de sorte à en déceler « les manquements et les insuffisances ». Le constat selon lui, est que le Vitib se trouve, aujourd’hui, dans une drôle de situation où certaines agences gouvernementales ont leur lecture de la loi, les entreprises ont la leur, et au milieu d’elles, le Vitib, qui s’essaie d’amener tout le monde à une table de négociation.