(De gauche à droite) Ismaël Cissé, Directeur général de Sirius capital, et Ugo Serriere, Directeur administratif et financier de Julaya. © Anselme Akéko / Cio Mag
Permettre au grand public d’investir directement en bourse via mobile money. Tel est le but du partenariat entre Sirius capital, société d’intermédiation financière agréée par la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), et la fintech franco-ivoirienne Julaya.
(Cio Mag) – Sirius capital, société d’intermédiation et de gestion (SGI) basée en Côte d’Ivoire, et la filiale ivoirienne de la fintech Julaya, ont procédé ce jeudi 9 février à Abidjan, à la signature d’un partenariat qui permettra au grand public, en particulier les non bancarisés, d’investir directement en bourse à partir d’un compte mobile money.
Ce partenariat tire parti de l’omniprésence des téléphones mobiles ainsi que de la couverture étendue des réseaux pour digitaliser les placements en bourse. En pratique, il consistera à mettre à la disposition des populations une application mobile (Sirius invest) pour pouvoir ouvrir un compte titre auprès de Sirius capital, effectuer des approvisionnements et recevoir des dividendes sur leurs comptes mobile money. Cette application, dont une version beta a été présentée aux médias, vise à faciliter l’accès de tous aux produits financiers de l’UEMOA, et y investir beaucoup plus simplement et de manière transparente. Ainsi, la collaboration entre Sirius capital et Julaya contribuera à l’inclusion financière de la population tout en mobilisant l’épargne publique nécessaire pour faire face aux besoins des marchés financiers.
« Pour que la bourse arrive à son plein potentiel de financement de nos économies, il faut que le grand public puisse (en) avoir accès », a déclaré le directeur général de Sirius capital, Ismaël Cissé.
Des solutions financières novatrices
Vulgariser la bourse pour que le citoyen lambda comprenne qu’il peut financer des entreprises et des Etats ; qu’il existe des moyens d’investir en bourse et de contribuer au développement de l’économie. Pour Ismaël Cissé, cela passe par une éducation financière certes, mais aussi par des solutions novatrices et accessibles au plus grand nombre. Présentement, « on est dans des processus qui sont un peu trop loin du grand public », constate-t-il.
Actif sur le marché financier, Sirius capital accompagne des acteurs privés pour mobiliser des ressources via la bourse. Depuis ses bureaux situés dans la commune du Plateau, immeuble Bellerive, en bordure de lagune, l’entreprise accompagne aussi des Etats de la région à travers leurs emprunts obligataires liés à la bourse. Si elle arrive à mobiliser des volumes importants de capitaux, il n’en demeure pas moins vrai que sa base première d’investisseurs est composée de clients institutionnels. Une typologie d’acteurs que l’alliance avec Julaya devrait pouvoir faire changer en élargissant la portée des produits financiers à la population.
« Ce partenariat vient à point nommé », a soutenu le directeur. « En termes de vision, d’aboutissement de solutions, Julaya était vraiment le plus proche de ce que nous cherchons à offrir à nos clients en termes de simplicité d’utilisation, de maturité de la plateforme », a ajouté Ismaël Cissé.
Simplifier les transactions financières
Intermédiaire entre les entreprises et les particuliers pour permettre au business de pouvoir accepter tous les paiements, Julaya poursuit son objectif de simplifier les transactions financières pour les entreprises de la région. C’est dans cette lancée que ce partenariat est signé avec Sirius capital « pour permettre de digitaliser ce type de paiement » lié à la bourse, a souligné Kévin Tiahoré, chargé d’affaires de Julaya.
Avec 290 milliards de transactions financières annuelles au cours de ces onze dernières années, 261 acteurs agréés et 45 sociétés cotées en bourse, le marché financier régional de l’UEMOA demeure l’un des plus résilients face à la conjoncture mondiale. L’introduction de la bourse en ligne par le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), devenu Autorité des marchés financiers (AMF) en janvier dernier, vise à diversifier les services de l’épargne et contribuer au développement du capital investissement.