Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 30 septembre au centre des médias à Kampala, Matia Kasaija, ministre ougandais des finances a rappelé que l’Ouganda ne reconnait aucune crypto monnaie comme légale et n’autorise pas sa commercialisation dans le pays, tout en sensibilisant le public sur les risques encourus.
Il est de plus en plus question de cryptomonnaie dans le monde. Ce sujet qui emballe du beau monde est loin de faire l’unanimité en Ouganda. Les autorités de ce pays sont claires sur la question. Pas de crypto monnaie légalisée dans le pays. Même si certains y ont recours à des risques et périls.
Conscient de l’ampleur de la manipulation de cette monnaie, Matia Kasaija a trouvé utile d’informer le grand public que le gouvernement ne la reconnait pas et ne l’autorise pas. Il n’est d’ailleurs pas le seul dans cette posture car de nombreux pays dans le monde n’accordent pas leurs feux verts à cette monnaie électronique.
Selon le ministre ougandais, reporté par la presse locale, la plupart des cryptomonnaies telles que le Bitcoin et l’Ethereum ne sont pas adossées à des actifs ni à des garanties publiques. De ce fait, les détenteurs de ces crypto devises sont pleinement exposés au risque de perte de valeur. Les émetteurs n’étant pas obligés de les échanger pour une monnaie légale.
« Contrairement aux autres propriétaires d’actifs financiers protégés par la réglementation du gouvernement ougandais, les détenteurs de crypto-devises en Ouganda ne bénéficient d’aucune protection des consommateurs s’ils perdaient la valeur attribuée à leurs avoirs de crypto-devises », a déclaré le ministre.
Face à une ère des réseaux sociaux où les invitations et même les guides à l’usage du cryptomonnaie pullulent et semblent charmer plus d’un, il a prévenu que le gouvernement ne serait pas tenu pour responsable en cas de conséquences dans l’usage de cette monnaie.
Laquelle est instable et peut occasionner autant de gains importants que pertes significatives.
Kasaija a aussi souligné que la nature de la crypto monnaie la rend attrayante pour une utilisation dans des transactions criminelles. A l’instar du blanchiment d’argent, la vente de biens et services interdits et les transactions frauduleuses.
Pour lui aucun ougandais ne devrait dépenser son argent dans cette « fraude ». Il a de ce fait conseillé le public de se renseigner sur les risques associés aux cybers monnaies et de faire preuve de prudence avant de procéder à des transactions impliquant de tels produits.
Il faut rappeler qu’en juin dernier, Dr Louis Kaskende, le gouverneur adjoint de la Banque d’Ouganda a tenu un discours similaire à l’endroit des populations.
Ce, en déclarant que : « […] les entreprises de crypto-monnaie en ligne ne sont pas réglementées pour le moment et comportent donc un risque important de perte d’épargne, sans recours à la protection ou à l’assurance de la part des pouvoirs publics, comme c’est le cas pour les institutions financières réglementées telles que les banques commerciales ».
Aurore Bonny