14 965 990 FCFA, c’est le budget moyen annuel exact que les entreprises ivoiriennes ont l’intention d’investir dans la cybersécurité dans les 12 prochains mois, selon le Baromètre 2024 de Kaspersky.
(Cio Mag) – En Côte d’Ivoire, 38 % des entreprises projettent d’investir un budget moyen annuel d’environ 15 millions de francs CFA dans la cybersécurité dans les 12 prochains mois. « Les budgets envisagés sont variables selon la typologie des entreprises : entre 5 et 6 millions pour les SME et Corporate contre 53 millions pour celles du Secteur public », précise le Baromètre 2024 de Kaspersky sur la maturité des entreprises en matière de cybersécurité en Côte d’Ivoire. Présentée le jeudi 7 mars au cours de la conférence KNext Abidjan 2024, l’enquête de Kaspersky ne donne plus de détails sur les affectations de ce budget (acquisition, formation ou sensibilisation ?). Mais l’information ne demeure pas moins capitale pour le marché ivoirien des télécommunications d’entreprise. Malgré le pourcentage d’entreprises qui n’envisage pas de dépenser dans la cybersécurité pour diverses raisons (voir graphique ci-dessous), les intentions d’investissement « s’élèvent à 58% pour les Corporate », ce qui ouvre des perspectives de croissance non négligeables pour les fournisseurs de services de sécurité informatique, observe le rapport.
Autres enseignements à tirer de cette enquête réalisée en février dernier auprès de 315 CEO et DSI, ce sont les mesures prises par les entreprises ivoiriennes face aux menaces informatiques. Il en ressort que 84 % des entreprises interviewées investissent dans les protections antivirus classiques individualisées sur chaque poste ; 28 % ont recours à des solutions logicielles de détection des menaces de sécurité informatique dites solutions EDR (en anglais “Endpoint detection and response”) ; 24 % investissent dans des solutions de protection des données sensibles sur le Cloud. Aussi, on y prend que la formation des équipes IT à la cybersécurité est peu généralisée au sein des entreprises consultées (25% seulement assurent une formation régulière), et les répondants ont tendance à recourir à de l’information obtenue à partir du moteur de recherche Google ».
La bonne note de ce baromètre est à mettre à l’actif des décideurs. Face à l’augmentation des cyber-attaques, trois quarts des patrons d’entreprises sont conscients du caractère indispensable de la cybersécurité et placent le sujet dans le top de leurs agendas en matière de transformation numérique. Selon le rapport, la digitalisation est en cours pour une large majorité des entreprises interrogées (58%), c’est une priorité surtout pour les « Corporate » (42%).
« C’est un chiffre qui est assez notable. Le pourcentage des comités de direction qui ne s’intéresse pas à la cybersécurité a vraiment baissé. Ça veut dire que le comité de direction a vraiment identifié que la menace cyber est plus présente. C’est peut-être lié au fait qu’il y avait beaucoup de menaces pendant la CAN (Coupe d’Afrique des Nations de football 2023) parce qu’il y a beaucoup d’articles à ce sujet et des risques qu’il pouvait y avoir pour les entreprises », a commenté Gladys Salmouth, Corporate Communications Manager France, North & West Africa.
Par ailleurs, les entreprises ivoiriennes sont confrontées à un nouveau défi lié à la nomadisation des employés qui se déplacent constamment (86 %) et au télétravail (35 %). Travailleurs à l’export, les Ivoiriens sont amenés dans bien des cas à utiliser leurs appareils professionnels à l’extérieur de l’entreprise ou à utiliser le même appareil pour le travail et pour leur vie privée (51 %). Toutes choses ayant pour conséquence la multiplication des occasions de cyberattaques. Face à ces nouvelles formes de collaboration à distance, 70% des entreprises ayant des employés en situation de télétravail ont mis en place une protection pour la connexion au serveur distant et 43% proposent des formations de cybersécurité aux salariés. Objectif : élevé le niveau de sécurité informatique et faire des employés des alliés de la cybersécurité, l’humain étant un facteur clé de la question cyber.