Les récentes allégations sur une fuite de données de la Caisse nationale de protection sociale (CNPS) du Cameroun relancent le débat sur la vulnérabilité des organisations africaines face aux cybermenaces. Didier Simba, consultant en sécurité numérique et fondateur du Club d’experts de la sécurité de l’information en Afrique (CESIA), met en garde contre la négligence persistante de la cybersécurité sur le continent.
(Cio Mag) – Démenties puis reconnues par le Directeur général de l’institution, les informations sur le vol des données de la Caisse nationale de protection sociale du Cameroun suscitent beaucoup de réactions. Dans une interview, Didier Simba affirme que cet incident, qu’il qualifie d’emblématique, met en lumière la fragilité des infrastructures numériques en Afrique. « Que nos États et nos entreprises prennent la pleine mesure des enjeux liés à la cybersécurité, car il ne s’agit pas seulement de protéger des infrastructures, mais aussi des citoyens », avertit le spécialiste en cybersécurité.
Politique de l’autruche
D’après le Baromètre 2024 de la Cybersécurité en Afrique publié par le CESIA, 74 % des entreprises africaines ont déclaré avoir été victimes d’au moins une cyberattaque en 2023, marquant une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Face à la tendance croissante des cyberattaques, Didier Simba exprime son inquiétude. Selon lui, « les réactions des entreprises face aux incidents, souvent marquées par le déni ou la minimisation » aggravent le problème.
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Ce comportement qu’il a surnommé « politique de l’autruche », s’explique par plusieurs facteurs. Il cite « l’absence de régulateurs efficaces, le manque de couverture médiatique spécialisée et la faible sensibilisation des utilisateurs ». Au demeurant, ces failles laissent la porte ouverte à « des violations massives de données, pouvant entraîner des conséquences graves pour les citoyens, allant du chantage à l’intimidation », ajoute l’expert.
Le président du CESIA lance une alerte : « si nous continuons à ignorer les leçons que nous offrent ces incidents, les conséquences pour nos économies et nos citoyens seront encore plus désastreuses à l’avenir. » Vous pouvez visiter le site de Didier Simba ici.
